mercredi 20 octobre 2010

RDC : Les « KABILA » au centre d’un banditisme d’Etat


image  
Zoé KABILA (gauche) et Joseph KABILA (droite)
 

Le 26 janvier 2011, «Joseph Kabila» va «fêter» - si tout va bien - le dixième anniversaire de son accession à la tête de l’Etat congolais dans les conditions que l’on sait. Bien qu’«élu» en 2006 face à son challenger Jean-Pierre Bemba Gombo, l’actuel chef d’Etat reste non seulement «mal connu» de ses concitoyens mais surtout «mal aimé». Mal aimé parce qu’il donne l’impression de quelqu’un qui a quelque chose à dissimuler. Cette absence de proximité n’a pas permis l’émergence des liens affectifs. Pire, son bilan au plan sécuritaire, économique et social peine à convaincre de son attachement et de sa loyauté à l’égard du pays qu’il dirige. On peut dès lors comprendre que les Congolais suivent avec effroi l’optimisme et la détermination des «kabilistes» à voir le «raïs» rempiler en 2011. Pour quoi faire? Est-ce pour transformer la RD Congo en un goulag des tropiques?
Au-delà de son parcours personnel énigmatique autant que sa filiation, «Joseph» dont l’arrivée sur le sol congolais ne date que du mois novembre de 1996, n’a rien fait pour «socialiser» avec ses compatriotes. Et partant, connaître leurs attentes. Leurs problèmes. Depuis le 26 janvier 2001, le successeur de Mzee vit à l’image d’une citadelle assiégée. Depuis son «élection» en 2006, «Joseph Kabila» a choisi d’être craint par le recours à la «violence illégitime» plutôt que d’être respecté par la qualité de ses réalisations orientées vers le bien-être collectif. Arrestations et détentions arbitraires, exécutions extrajudiciaires, brutalité, insécurité pour les personnes et les biens, inégalité de protection devant la loi, intelligence avec certains pays voisins, des promesses non tenues. C’est la liste non exhaustive des griefs formulés à l’égard du régime kabiliste.
A quoi sert le pouvoir d’Etat? Sert-il de «force» au service du mieux être collectif ou simplement de rouleau compresseur qui permet à son détenteur d’écraser les têtes qui dépassent? Au moment où je couche ces lignes, des milliers des citoyens congolais – civils et militaires – croupissent dans les cellules lépreuses des prisons aux quatre coins de la RD Congo. Les puissants du moment leur font sentir le poids de leur autorité. Détenus depuis des mois voire des années, certains de ces compatriotes sont privés de liberté sans qu’une autorité judiciaire ait pu leur signifier les faits mis à leur charge. D’autres sont embastillés simplement parce qu’ils sont nés «quelque part». Des familles ont implosé.
Combien de journalistes n’ont-ils pas payé de leur vie simplement pour avoir exercé leur droit citoyen à la critique en dénonçant les dysfonctionnements qui affectent l’exercice du pouvoir d’Etat dans ce pays? «Joseph Kabila» et son entourage ont choisi la facilité consistant à briser le thermomètre plutôt qu’à consulter un médecin afin d’obtenir la prescription appropriée pour éradiquer la fièvre. Le 2 juin dernier, le corps du défenseur des droits de l’Homme Floribert Chebeya Bahizire a été retrouvé sans vie. La veille, il s’était rendu à l’inspection générale de la police nationale en compagnie de son chauffeur Fidèle Bazana, porté disparu. Tous les doigts accusateurs sont pointés vers «Joseph» et ses sbires en chef en l’occurrence John Numbi Banza et Daniel Mukalay. Les atermoiements de la justice congolaise à procéder aux premières inculpations trahissent l’embarras des magistrats face aux enjeux.
Le lundi 27 septembre dernier, la résidence du général Faustin Munene a été attaquée par des éléments de la garde présidentielle. Depuis cette date, cet officier qui a fait toute sa carrière militaire en Angola n’a plus donné signe de vie. Selon ses enfants, Jaynet et Zoé Kabila étaient à la tête du commando qui a mis à sac les biens immobiliers de la famille Munene. La famille «Kabila» s’érige-t-elle en une association de malfaiteurs ?
Le mercredi 29 septembre, Armand Tungulu Mudiandambu a lancé deux cailloux sur le convoi présidentiel. Arrêté par des éléments de la garde prétorienne de «Kabila», Tungulu est battu à mort. Le 2 octobre, le Parquet général de la République annonce son décès par «suicide». «Joseph Kabila» a raté l’occasion de gommer le côté hideux de son image. L’image d’un homme brutal. Un homme moulé dans la culture de la violence et de la gâchette facile. «Joseph» a raté l’occasion de redorer son blason en montrant à la face du monde que la RD Congo était résolument engagée sur le chemin de l’Etat de droit et de la tolérance en remettant «Armand» entre les mains des autorités judiciaires. Il aurait pu par la suite faire venir son «lapideur» afin de le questionner en «mondovision» sur la motivation profonde de son acte. Ce genre d’occasion ne se représente jamais deux fois.
Vendredi 15 octobre, un cortège funèbre croise le désormais tristement célèbre convoi présidentiel au niveau des eucaliptus à la commune de Ndjili. Après une altercation verbale, quelques personnes sont appréhendées par des éléments de la garde personnelle de "Kabila". Un militaire ex-Faz fait partie du lot. Sa famille n’a plus de ses nouvelles. Qu’est-il devenu? Mardi 19 octobre, un policier est battu à Kinshasa par des gardes du corps de Zoé Kabila. Cet agent serait entre la vie et la mort simplement parce qu’il faisait son travail de réguler la circulation. Pourquoi tant cruauté et de manque de noblesse de la part de ceux-là dont le comportement devait servir d’exemple et de modèle de référence à la grande masse ? Impréparation ? Qu’est devenu l’«ère nouvelle» annoncée par «Kabila» le 18 février 2006 dans l’allocution prononcée lors de la promulgation de la Constitution qui régit le Congo-Kinshasa ?
Depuis son accession à la tête de l’Etat, «Joseph Kabila» est suspecté de «déloyauté» voire d’«intelligence» avec le Rwanda de Paul Kagame. Au Nord Kivu, les nouvelles les plus alarmantes ne cessent de fuser. Il est question de la présence massive des soldats de l’armée régulière rwandaise dans cette partie du pays. A Kinshasa, «Joseph» se tait. Il ne souffle pas un mot pendant que les Kivutiens font face chaque jour à l’insécurité générée par des groupes armés locaux et étrangers. C’est à croire que c’est le «raïs» a engagé le pari de brader la souveraineté de la RD Congo pour garantir la pérennité de son pouvoir.
On apprend ainsi qu’un certain Mboneza, colonel étiqueté CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), est arrivé dernièrement à Walikale. But de sa mission : surveiller l’exploitation des matières précieuses pour le compte du Rwanda. Toute résistance est violemment réprimée.
Informé, l’auditorat militaire à Goma a procédé à l’arrestation de ce fameux colonel et à son transfert au chef-lieu du Nord Kivu. Alerté de cette arrestation, le «général » Bosco Ntaganda a dépêché une douzaine d’officiers CNDP à l’auditorat militaire où ils ont procédé à l’arrestation… de l’auditeur militaire en charge du dossier en lui collant une arme sur sa tempe et en exigeant la libération pure et simple de Mboneza. L’Auditeur prit son téléphone pour se référer au général Mayala Vainqueur, commandant de la 8ème Région Militaire. Réponse de celui-ci : « la Haute Hiérarchie a ordonné la libération de Mboneza au nom de la paix». Peut-on parler de paix au moment des femmes et des enfants sont victimes de viols au quotidien dans cette partie du pays ? Aux dernières nouvelles, on apprenait que le colonel Mboneza est rentré à Walikale.
Comment ne pas donner raison à ceux qui soutiennent que «Joseph Kabila» est un «agent infiltré» du régime rwandais? Jusqu’à quand la population congolaise va courber l’échine face à un pouvoir criminel et inefficace? Le moment n’est-il pas venu de "stopper" cette famille mafieuse qui trône à la tête de la RD Congo depuis dix ans? Armand Tungulu Mudiandambu n’a pas versé son sang pour rien...
Par Baudouin Amba Wetshi

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire