lundi 27 juin 2011

Exploitation illicite des ressources congolaises Katanga : l'auditorat militaire saisit deux tonnes de cuivre!

Il est des chiffres qui font vraiment mal aux bonnes consciences. Pour un pays connu au nombre de plus pauvres, au regard de la récente classification du Pnud par laquelle la République démocratique du Congo (RDC) est placée tristement avant-dernier pays en matière de développement (Doing Business), une nouvelle faisant état de vols de minerais ne saurait passer inaperçue.

C'est dans ce sens que nous nous sommes attardés sur ce qui s'est récemment passé dans la province cuprifère où les méthodes de protection des richesses nationales doivent impérativement changer. Et il ne saurait en être autrement.

En effet, des agents de l'Auditorat militaire ont intercepté, samedi 25 juin dernier à Kambove au Katanga, près de deux tonnes de cuivre qui auraient été volées à la Gécamines. Plus de dix personnes ont été arrêtées et détenues à l'auditorat militaire à Lubumbashi. Parmi les détenus figurent deux agents du Parquet secondaire de Kambove ! Ils convoyaient ces produits vers la ville de Likasi.

La saisie a eu lieu au cours d'une patrouille des éléments de I'auditorat militaire. Onze vélos chargés des produits miniers se dirigeaient vers Likasi, ville située à 30 Km de Kambove. Trois agents du Parquet secondaire de Kambove dont un policier accompagnaient ce convoi. Le policier a réussi à s'enfuir. L'administrateur du territoire de Kambove affirme que le dossier est en instruction au bureau de l'Auditorat.

“C'est là que sera déterminé le lieu de provenance de ces minerais », a-t-on appris. Le directeur de siège de la Gécamines à Kambove a affirmé qu'il aurait des précisions sur cette saisie, aujourd'hui lundi 27 juin. Il a annoncé qu'une autre saisie d'une autre centaine de sacs des minerais extraits des carrières de la Gécamines a eu lieu au courant de la semaine passée !

Le directeur a demandé que les Services de sécurité assistent l'entreprise minière dans la lutte contre l'exploitation illicite des carrières minières de la Gécamines. Au mois d'avril, pour rappel, la brigade de la Police des mines a intercepté une dizaine de véhicules de transport en commun contenant des minerais. Ces véhicules ont été interceptés à la sortie de la carrière minière de Kawama à' environ 30 Km de Lubumbashi sur la route de Likasi.

Jusqu'où ?

Mais jusqu'où iront ces preuves prédatrices ? Autres scandales, les sondages montrent que la société Tenke Fungurume Mining connaît une baisse des cas de vols de minerais dans la concession de TFM, mais! Et avec la Police nationale congolaise (Pnc) qui vient d'intercepter, à Lubumbashi, 50 tonnes de cobalt volé, les inquiétudes qu'expriment certains analystes sur l'exploitation illicite des matières précieuses congolaises semblent finalement fondées.

Exploitation illicite des ressources congolaises du sol, du sous-sol et autres formes de richesses, l'action de l'Auditorat militaire mérite considération, en ce temps de la lutte nationale contre les anti-valeurs. En saisissant ces deux tonnes de cuivre, l'Auditorat militaire de Lubumbashi doit voir son champ d'action élargi grâce à l'octroi des moyens financiers et matériels importants, car les auteurs de cette illégalité d'exploitation ont, eux aussi, des puissants moyens. Et à dire vrai, ces derniers ne sont que des instruments au service des lobbies que le Gouvernement de la République doit savoir pénaliser.

En cette année électorale, il est à craindre que des minerais de la RDC servent à financer des candidats qui ne viendraient que pour contester des élections, pourtant bien organisées. Mais nous n'en sommes pas encore là, dirait une opinion. C'est vrai!

Dans le même ordre d'idées, il n'est pas déplacé de penser à ces exploitations illicites qui alimenteraient des acteurs politiques à déclencher des rebellions et autres mouvements insurrectionnels. Des véritables machines à contester ! A combien se chiffrent ces minerais qui sortent de la RDC au quotidien? Que se disent les partenaires auprès de qui la RDC sollicite des assistances financières pour les élections de 2011 notamment ? Ces deux questions font mal, mais l'essentiel aujourd'hui est d'organiser des actions d'envergure d'éradication de ces mouvements qui font perdre des millions au Trésor public congolais.

C'est trop ! Jusqu'où iront ces scandales dans les mines congolaises ? Aux Congolais de ne surtout pas donner l'impression à l'humanité qu'ils sont incapables de maîtriser une telle situation, au risque de pousser les autres peuples à penser à les gérer. Alors là, les Congolais deviendraient des esclaves, sans le vouloir ni le savoir!

LP

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