samedi 21 mai 2011

Quand la crise ivoirienne rebondit incidemment au colloque Pax Africana

 
HOGBE NLEND

indéliquatement la crise ivoirienne. Manque de pot : Henry HOGBE NLEND, mathématicien camerounais, le seul Africain lauréat de la Médaille Albert Einstein, le prix 'Nobel' des mathématiques, n’a pas raté l’occasion pour lui dire ses quatre vérités. Incident !

 Tout était parti d’une démonstration du Togolais Kako Nouboukpo, professeur d’économie, chef du pôle Analyse et Recherche UEMOA, sur la servitude monétaire qu’est l’intégration dans l’espace UEMOA et la dépendance néo-coloniale que constitue le Franc CFA. Ce sur quoi, intervient le Camerounais pour demander s’il n’est pas possible et souhaitable de créer une monnaie africaine, en tout cas de libérer le CFA de la tutelle française. Il a cité notamment les travaux du Professeur Mamadou Coulibaly, l’économiste du FPI, sur le caractère délétère d’un CFA géré par le trésor public français et comment sortir de la zone Cfa.

Charles Konan Banny, piqué au vif, commence à faire des critiques vives de Laurent Gbagbo et Mamadou Coulibaly. Ce dernier, président de l’Assemblée nationale et musulman du Nord mais anti-Ouattara notoire à ses heures, avait pris ses distances avec Gbagbo depuis deux ou trois ans, pour des raisons liées notamment aux erreurs politiques de l’ex-président ivoirien qui n’aurais jamais appliqué le programme du FPI.

« Celui que vous citez je le connais très bien et je lui ai dit qu’il est juste dans la théorie. D’ailleurs, ils ont tenté de créer dans les derniers mois de la crise une nouvelle monnaie : la monnaie de la résistance ivoirienne (MIR) et ils auraient même fait des tirages. Mais je ne sais à quoi pourrait servir une monnaie dans leur situation. Ceux-là, ils ont même attaqué l’Agence de la BCEAO à Abidjan et ont mis la main sur 300 milliards Cfa », disait M. Konan Banny quand il a été interrompu par le Professeur HOGBE NLEND, un ancien de l’UPC (Union des populations du Cameroun).

« Je ne vous demande pas de nous parler de la crise ivoirienne. Je suis pour Gbagbo, vous êtes pour Ouattara, ça s’arrête là-bas, ce n’est pas ce qui nous occupe ici. Si vous voulez parler de ça, on va foutre en l’air le colloque », a répliqué sèchement HOGBE NLEND

Il a fallu toute la diplomatie d’Edem KODJO pour mettre fin à cette joute verbale qui devenait dangereuse pour les travaux. M. Banny n’est pas à sa première incartade de la journée. Il s’en est pris au jeune Kako Nouboukpo dont il a dit qu’il était hors-sujet et il a fallu là aussi toute la diplomatie d’Edem KODJO pour faire taire le jeune Togolais qui tenait à avoir son droit légitime de réponse.

Le matin déjà, M. Thabo MBEKI, avait fait remarquer à Konan Banny, qui défendait bec et ongle le CFA, que l’UEMOA est un instrument néocolonial et le CFA une monnaie coloniale. Il lui a dit que l’objectif du colloque est de trouver une solution africaine aux problèmes africains.

Le phénomène kuluna prend de l’ampleur à Kinshasa

Samedi, 21 Mai 2011 



Plus de dix cas de cambriolage, deux vols à main armée et deux meurtres ont été enregistrés le week-en du 7 au 8 mai à travers la capitale congolaise, selon des sources policières. Donc, le phénomène kuluna se porte bien et prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Kinshasa, ce qui inquiète nombre de Kinois. Il n’est pas bon de se promener avec un sac, des bijoux ou de l’argent sur soi dans certaines rues de la ville. Des bandes de jeunes gens, armés de machette ou d’armes à feu, s’organisent pour dépouiller les paisibles citoyens qui commettent le péché de se retrouver dans la rue en même temps qu’eux.

En cas de résistance, ces gangs n’hésitent pas d’exécuter leurs victimes. Dimanche matin, un jeune homme est retrouvé mort dans la commune de Bandalungwa, abattu par des inconnus. Dans la nuit de vendredi à samedi, un autre jeune est tué au cours d’une bataille rangée entre gangs rivaux de Ngaba et de Lemba. Samedi matin, un étudiant de l’Université de Kinshasa (Unikin) a été attaqué et dépouillé de ce qu’il avait comme argent sur lui, 2 000 francs congolais (plus de 2 USD), non loin de la maison communale de Ngaba. Le même jour, dans la soirée, c’est une journaliste de la RTNC qui est tombée entre les mains d’une bande de jeunes armés de machettes et barres de fer à Matete. Blessée, l’infortunée a eu la vie sauve après avoir lâché son sac et tout son contenu.

Le bourgmestre de cette commune, Gaylon Ngaybene, s’est dit inquiet face à l’ampleur de l’insécurité dans sa municipalité et surtout de l’impunité dont jouissent ces hors-la-loi. «Notre étonnement a toujours été de constater que deux jours après, la personne mise en liberté vient même nous narguer à la commune», a déclare le chef de l’adminitration communale de Matete. Pour cette autorité municipale, l’éradication du phénomène kuluna passe par le renforcement des capacités de la police, mais aussi par des sanctions exemplaires à l’endroit des auteurs de crimes. Entre-temps, les victimes et leurs proches sont désemparés. Tel est le cas du père de cet étudiant attaqué à Ngaba qui se demande s’il ne faut pas accuser l’Etat congolais de non assistance à personne en danger.

OUATTARA PROMET UNE NOUVELLE CONSTITUTION À LA CÔTE D’IVOIRE.

 
Le gouverneur français installé à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire à la suite d’un coup d’Etat opéré par la France n’est pas du tout favorable à la critique, à la vraie démocratie. Il a confirmé cela récemment devant les Ivoiriens vivant au Sénégal, lors de son récent voyage dans ce pays. Pour matérialiser cela, il a permis à ces compatriotes vivant au Sénégal, une « nouvelle constitution ivoirienne pour la protection des minorités». Selon son entendement de la pratique de la démocratie, « les palabres ne doivent plus se faire dans les rues mais au parlement ». En claire, Ouattara promet de faire taire l’opposition ivoirienne à jamais, à travers des lois répressives. Paradoxalement, il annonce « une démocratie sans exclusion d’individus ni de parti politique ». Pourtant, le FPI de Laurent Gbagbo est réduit au silence et plusieurs cadres de ce parti politique, cheville ouvrière de l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire, sont tous aux arrêts et contraints en résidence surveillée à travers le pays. Beaucoup font l’objet d’exactions de tous ordres et bien d’autres sont contraints en exile. Dans ces conditions, avec quels Ivoiriens, Ouattara veut se réconcilier ? Certainement qu’il s’agit de réconciliation entre houphouétistes réunis au sein du RHDP (RDR, PDCI, UDPCI). Parce que les plus de 51% des Ivoiriens qui se reconnaissent en Laurent Gbagbo sont indésirables depuis le coup d’Etat réussi de la France, le 11 Avril 2011. C’est cela la nouvelle Côte d’Ivoire selon Ouattara.

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Evolution de la musique congolaise moderne des années 1960 et 1970

La musique congolaise, c’est toute une histoire. Comme celle des années 1960 et 1970 considérée à juste titre comme l’âge d’or de la musique congolaise moderne.

La fin de la décennie 50, fut marquée par l’apparition de jeunes talents comme Gérard Madiata, Jean Kwamy Munsi, Pascal Rochereau, Joseph Mulamba Mujos, Jeannot Bombenga. Ils sont parmi les acteurs qui vont marquer la décennie, en dehors de Vicky Longomba, Kallé Jeff, Nico Kasanda, Franco Luambo, etc. Ici, on note un net progrès dans l’élaboration de la musique congolaise. 

Cette dernière se libère un peu de la musique traditionnelle et accentue ses compositions sur la musique latino-américaine, avec des essences culturelles de nos traditions. Elle s’impose et prend son essor dans toute l’Afrique et tout le continent danse au rythme du Congo. 

Le paysage musical de cette décennie est dominé par l’African Jazz et O.K Jazz à Léopoldville, les Bantous de la Capitale et le Negro Band à Brazzaville, qui se disputent l’échiquier musical congolais. L’espace musical de Brazzaville compte déjà une dizaine d’ensembles musicaux, parmi lesquels cinq émergent du lot. 

Il s’agit des orchestres Novelty, Cercul Jazz, Bantous de la Capitale, Orphée Jazz et Negro Band. A Léopoldville aussi, des dizaines d’orchestres se partagent le leadership. Les plus importants sont : African Jazz de Joseph Kabasele, O.K Jazz de Franco Luambo et Conga Jazz et Cobantou de Dewayon Ebengo. 

AGE D’OR DE LA MUSIQUE 

Cette décennie marque l’âge d’or de la musique congolaise, elle est aussi riche en événements politiques dans les deux Congo, notamment les indépendances du Congo-Léopoldville et du Congo-Brazzaville, la sécession katangaise, la Révolution des 3 glorieuses, l’expulsion des Brazzavillois par Moïse Tshombe, le renversement du président Joseph Kasa-Vubu à Léopoldville, et celui du président Alphonse Massambat-Débat à Brazzaville, la création de la Soneca, etc. 

La Radio Léopoldville, appelée le «Tam-tam d’Afrique », a aussi joué un grand rôle dans la promotion de la musique congolaise moderne. Elle émet au-delà du territoire des deux Congo. Alors que les autres stations de radiodiffusion d’Afrique émettent leurs émissions la journée pour arrêter vers 22 heures, la Radio Léopoldville émettait jusqu’à trois heures du matin. 

C’est cette situation qui a contribué à l’expansion de la musique congolaise, et qui a fait que notre musique soit écoutée dans un cadre dépassant nos frontières. C’est alors qu’on verra des frères musiciens et sœurs musiciennes des pays frères d’Afrique se rendre à Léopoldville et à Brazzaville pour se produire et pour travailler

AFRICAN FIESTA VOIT LE JOUR

En 1963, à partir de la création d’African Fiesta, on assiste à l’implosion des orchestres dans les deux villes. C’est l’une des caractéristiques essentielles de la musique congolaise. Ce que nous pouvons appeler phénomène, s’amplifie et devient une constante de la vie des ensembles musicaux congolais. 

C’est ainsi qu’on aura de nouveaux groupes musicaux, notamment Conga Succès, Negro Succès, African Fiesta Flash, African Fiesta Sukisa, African Fiesta National, Tembo, Mando Negro, Super Boboto, les Esprits, les Fantômes, Vedette Jazz, Jazz Africain, Rico Jazz, Cobantou, Los Batchichas, Tino Mambo, Rock’A Mambo, Diamant Bleu, Révolution, Vox Africa, Jamel National, Festival des Maquisards, Grands Maquisards, Conga 68, Vipères Noires, Congo Jazz, Kara, Vévé, Les As, Kin Bantou, Bamboula, Thu Zaina, Los Tumba, Zembe Zembe, Is Boys, Le Mustang, Stukas Boys, Myosotis, Belguide, Zaïko Langa Langa, Thu Saphir, etc. 

Cette multiplication d’orchestres est soutenue par de nombreuses éditions créées par des Congolais, qui s’ajoutent aux vieilles. Grand Kallé est le précurseur de l’édition musicale congolaise avec Surboum African Jazz. Elle sera suivie de la naissance de plusieurs maisons d’éditions, notamment : Boma Bango, Stenco, Flash, Tcheza, Covadia, Viva, Musikake, Tivoli, Paka siwe, Flash, Sansacion, Epanza makita, etc. 

Une génération de jeunes musiciens émerge dans les deux capitales : Jeannot Bombenga, Pamelo Mounka, Sam Mangwana, René Mosengo dit Moreno, Johnny Bokelo, Côme Mountouari dit Kosmos, Deyesse Empompo, Loko Djeskin, Pierre Mountouari, Mario Matadidi, Sinuku Binga Tshekabu dit Saak Saakul, Bovick Ye Bondo, Champro King, Franklin Boukaka, Verckys Kiamwangana, Francis Bitsoumanou dit Celi Bitsou, Seskain Molenga, Paul Ndombe, Dalienst Ntesa, Lokombe, Dizzy Mandjeku, Athel Mbumba, Blaise-Pascal Wuta Mayi, Dénis Lokasa, Guvano Vangu, José Dilu, Jean Madilu Bialu, Johnny Massacre dit Takinga, etc. 

Du côté du royaume de Belgique, les étudiants boursiers congolais créent à leur tour des orchestres pour se divertir pendant les vacances. Il s’agit de : Los Nickelos à Liège, Africana à Charleroi, Festival des Egalés à Bruxelles, Yéyé National et Afro Negro à Bruxelles. Dans ces orchestres des noms de bons chanteurs et auteurs compositeurs se révèlent aux mélomanes congolais : Zatho Kinzonzi, Félicien et Justin Nzeza, Macole, Tony Dee Bokito, Zizi Nzanga, Max Maxime, Teddy Kinsala, Roger et Boul Nyimi, Sassa Puaty, Kalala Fanfan, Kelly Mubuala, Oscar Baskys Nsukami, De Kala, Jean-Pierre Kabangi, etc.

La danse, jusque-là fondée sur les différentes variantes de la uumba, va connaître de nouvelles évolutions. Arthur Niemba crée le groupe des jeunes kinois « Les Gais Lurons », les prêtres catholiques à la province du Bandundu montent « les Jeunes Chanteurs de Kenge ». A Kinshasa, les jeunes créent « Chem Chem Yetu » et le père curé Jeff dit père Buffalo, monte « Les Etoîles » qui deviendra plus tard « Minzoto Sangela». Les groupes créent leurs propres danses pour bien se démarquer des autres .

Cette décennie voit naître d’autres artistes de talent, notamment Reddy Amisi, Mbaki Dieka dit Debaba El Shabab, Samba Sambadio, Félix Wazekwa, Awilo Longomba, Pembey Sheiro, Modeste Modikilo, Isabelle Longombolo dit Isa la Fleur d’Afrique, Didier Masela, Abbi Suria, Fi Carré Mwamba, Lukebuka Volvo, Ngiama Werrason, Blaise Bula, Jean-Bedel Mpiana dit JB, Alain Makaba, Saint Patrick Azan’o, Mukangi Déesse, etc. 

LES SCISSIONS

La décennie 60, c’est la période de grandes scissions et de grandes dislocations. Séparations et dissidences occasionnent la création de plusieurs orchestres. En juin 1960, Grand Kallé fait appel à Vicky Longomba et à Moango Brazzos, sociétaires de l’O.K Jazz. Ils se rendent en Belgique avec d’autres musiciens de l’African Jazz, à l’invitation de Philippe et Thomas Kanza. 

L’équipe se compose de Joseph Kabasele, Vicky Longomba, Armando Moango Brazzos, Charles Mwamba Déchaud, Docteur Nico Kasanda, Roger Izeidi et Petit Pierre. Cette équipe scelle la rencontre de Kallé et Vicky, deux grandes figures de la chanson congolaise.

Il s’en est suvi la défection de Bolhen, Armando Brazzos et Jhonny Eduardo Pinnock de l’O.K Jazz pour rejoindre Vicky Longomba dans la première formule de l’orchestre Negro Succès. De retour du voyage de Conakry, l’orchestre Beguen Jazz a connu une scission. Moniania Roitelet, André Kambite dit Damoiseau, Tino Baroza, De Puissant, montent l’orchestre Milo Jazz.

NICO PLAQUE KALLE 

En 1961, Nico Kasanda quitte l’African Jazz de Kallé Jeff pour créer African Jazz aile Nico. Vicky Longomba quitte son propre groupe Negro Succès pour regagner l’O.K Jazz. Le 13 juillet 1963, Docteur Nico, Rochereau Pascal, Roger Izeidi et Mwamba Déchaud quittent l’African Jazz pour monter l’African Fiesta. A Brazzaville, Francis Bitsoumanou quitte les Bantous de la Capitale pour l’orchestre « Cercul Jazz ».

En janvier 64, Mulamba Joseph dit Mujos quitte « l’O.K Jazz » pour rejoindre les Bantous de la Capitale. Après la dislocation de son groupe Bamboula, Nedule Papa Noël intègre l’orchestre Cobantou de Dewayon Ebengo, qui se séparera avec son frère Bokelo, quelques temps après. Ce dernier créa l’orchestre Conga Succès avec son jeune frère Porthos et Seskain Molenga.

La deuxième grande scission intervient en 1966, lorsque Nico Kasanda et Rochereau Pascal se séparent. Nico monte African Fiesta Sukisa, Rochereau monte African Fiesta National dit African Fiesta 66. Sam Mangwana quitte « Vox Africa » pour l’African Fiesta National. Champro King intègre l’orchestre Cobantou de Dewayon. 

Au retour d’un voyage de l’O.K Jazz à Libreville au Gabon, les musiciens mécontents de leurs rémunérations quittent l’orchestre en bloc. En 1967, sept musiciens désertent l’orchestre Tembo de Brazzaville, ils se rendent à Kinshasa. Ils créent l’orchestre Rock’A Tempo.

Ils sont pris en charge par Franco et plus tard par Rossignol. Toujours en 1967, pendant que Franco Luambo, Vicky Longomba et Verckys Kiamwangana se trouvent en Belgique, l’orchestre O.K Jazz connaît une scission qui donne naissance à l’orchestre Révolution. Il y a eu aussi d’autres dislocations et autres dissidences telles que celle d’African Fiesta National, du Festival des Maquisards.

C’est la décennie qui a ouvert la voie aux séjours européens des groupes musicaux et aussi à l’exil sans cause des musiciens congolais. C’est ainsi qu’en 1960, pour agrémenter la Table Ronde politique de Bruxelles, l’African Jazz s’est rendu en Belgique. Beguen Jazz a effectué un voyage en Guinée-Conakry. 

Cette même année, Henry Bowane s’est rendu en Afrique de l’Ouest. Toujours en 1960, les Bantous de la Capitale se rendent à Abidjan en Côte d’Ivoire. Ils y retourneront également en 1966. L’orchestre O.K Jazz se rend en Belgique en 1961. En 1962, l’African Jazz se rend pour la deuxième fois en Belgique. En 1963, l’orchestre City Five de Lola Checain, Johnny, le jeune frère de Franck Lassan, Alphonso et Danila effectuent un voyage en Belgique. 

En 1964, l’orchestre « Bantous de la Capitale » effectue un voyage au Cameroun. L’orchestre Rico Jazz a effectué un voyage aux Antilles en 1965. 

CREATION DE L’UMC 

A Brazzaville, les choses s’organisent autrement avec la création en 1965 de l’Union des Musiciens Congolais (Umc), et en 1969, de la Société Congolaise des Disques, la Socodi, qui deviendra plus tard l’Industrie Africaine du Disque (Iad). Pour les enregistrements et les productions aux frais de l’Etat. 

Le Maréchal Mobutu Sese Seko créera en 1969, la Société Nationale des Editeurs et Auteurs-Compositeurs, la Sonéca. 

La fin des années 60 fut marquée par l’apparition des orchestres, dits des jeunes: Thu Zaina de jeunes de Kalina (Gombe), Symba de July Cuivre à Bandal, Stukas Boys des frères Diop, Narcisse et Demba, dit président D.d.s au quartier Immo-Congo (20 mai), Myosotis de jeunes de Barumbu, le Map’s à l’Athenée de Kalina (Institut de la Gombe), Tabou National de la commune de Saint-Jean (Lingwala) et enfin Zaïko Langa Langa de DV Moanda, regroupant les jeunes de Dendale (Kasa-Vubu) et de Renkin (Matonge), qui fut la figure de proue d’une troisième génération avec un nouveau type d’orchestre bien à lui.

La musique de cette période se libère totalement de la musique traditionnelle, et laisse libre cours à l’âme congolaise.

La décennie 70 est marquée par la musique de Zaïko Langa Langa, créé à la fin de l’année 69. Cette génération libère les artistes-musiciens. Ces derniers sont pour la plupart des fans des chanteurs du soul music américain tels que Ottis Redding, Jimmy Hendrix, James Brown, etc., et à Kinshasa, celui qui représentait ce courant musical américain fut le groupe Is Boys que dirigeait Vincent Lombume, jeune intellectuel, fils de diplomate venu de la Belgique.

Elle marque surtout l’émergence et la montée des orchestres de jeunes et de nouveaux ensembles musicaux. Le Yéyé était en vogue et certains artistes congolais imitaient leur façon de s’habiller, il s’agit des orchestres Vévé de Verckys Kiamwangana et Sosoliso du trio Madjesi, anagramme de trois noms de leaders du groupe (Mario-Djeskin - Sinatra). 

Les jeunes de Zaïko furent les fans de Is Boys. Papa Wemba, fan de Vincent Lombume, venait souvent rendre visite à ce dernier qui, grand frère à ses amis d’enfance. 

Zaïko Langa Langa donne naissance, par une série d’implosions à des groupes qui enrichissent la galaxie musicale congolaise, devenue zaïroise. Il impose son magistère à l’ensemble des groupes musicaux des jeunes de deux rives du fleuve. 

L’O.K Jazz et l’Afrisa ont maintenant du mal à demeurer omnipotents avec ses groupes de jeunes qui montent en flèche. Il s’agit des orchestres Vévé, Grands Maquisards, Continental, Thu Zaina, Stukas Boys, Zaïko Langa Langa, Sosoliso, Lovy du Zaïre, etc.

CONQUETE DES SALLES

Le début de cette décennie voit l’explosion des orchestres de jeunes à Kinshasa, qui marque aussi la création de plusieurs orchestres de renom, notamment African Team, Le Peuple, Le Nzois, Bansomi Lay Lay, Cavacha, Le Sensationnel, Révélation, African Choc, Kiam, Shama Shama, Wondostock, Les Redoutables, Empire Bakuba, Bella Bella, Bella Mambo, Tabou Engombi, Lipua Lipua, Kamale, Nella, Bilenge Sakana, Bakuba Mayopi, Afrizam, etc.

Les années 70, c’est la décennie de la conquête de grandes salles européennes. L’événement majeur qui a ouvert cette décennie c’est le passage de Rochereau Pascal Tabu et l’African Fiesta National à l’Olympia de Bruno Coquatrix à Paris. Qui sera suivi de Abeti Masikini à l’Olympia et à Wembley à Londres. 

Zaïko Langa Langa a pu fleurir et contribuer à la création de la troisième école de la musique congolaise moderne, après les deux premières écoles African Jazz et O.K Jazz. Les chanteurs de Zaïko explosent avec la danse Ngwabin et des titres exceptionnels comme « La tout neige », « Mosinzo », « Paulina », « Francine Keller », etc. 

En 1973, l’orchestre lance le rythme « Machine ya Kauka », créé par le drummeur Mery Djo Belobi, style basé sur la mise en évidence de la caisse claire qui est le support rythmique dominant. L’attaque chant est composée de Gina Efonge, Evoloko Anto, Jules Presley Shungu, Siméon Mavuela, les plus en vue et Jossart Nyoka. Les chansons «Mbeya Mbeya», «Zena», «Chouchouna», «Onassis», «B.P ya munu», «Consolation», «Liziba», «Eluzam», etc. font un grand succès sur l’échiquier musical zaïrois. 

APPORT DES MEDIAS 

Les groupes musicaux bénéficient du dynamisme de la production de Télé Zaïre, à travers la profusion des émissions de variétés, amplifiées par le mouvement amorcé par la presse écrite avec Joseph Nzita Mabiala dans le journal «Elima Dimanche», et d’autres journaux tels que «Likembe» « Yé » et «Nous les jeunes », et aussi la radio à travers les émissions «Tango ya bayembi» de Angebi et Kanzaku Ngelebeya, «la chanson dédicacée» d’Emile Lukezo, «Les disques des auditeurs» de Jean Mateta Kanda MK, «Salut les copains» de Nzazi Mabidi. «Hit Parade » de Kalonji Ngoy, «Chansons aux cents visages» de Nguya et Dany Luntadila. 

Sans oubllier «café des artistes» de Nkieri Ngunia Wawa, «Le cabaret de la semaine» de …, « Alanga nzembo » de Simon Lungela « Le Carrousel Kinois » de Lutu Mabangu, «Télé show» de Bénoit Lukunku Sampu, «En plein vent » de …, «Vedette en herbe» de Gaby Lusadisu, «Chronique musicale» de Kalonji Ngoy, etc.

Dans ces émissions, on invite l’artiste-musicien pour expliquer son oeuvre, on se livre à une herméneutique des œuvres diffusées, on retransmet en live l’ambiance typique des bars kinois ou c’est le baromètre de l’actualité musicale de la semaine. De nombreux orchestres voient le jour grâce à la radio et à la télévision. La production phonographique congolo-zaïroise se réveille aussi.

La danse a toujours une place de choix dans la musique congolaise. Au début de la décennie, Maître Taureau monte le groupe de danse «Sambole» en 1971. Au même moment, Thu Zaina recrute ses danseuses. Franco Luambo emboîte le pas.

Il monte à son tour qui monte à son tour les «Francorettes» avec les filles de Thu Zaina qu’il vient de débaucher. Il s’agit de Lola, Astrid, Mamy et Elysée, qui seront rejointes par Damas, Wello et Berba, les danseurs de Brazzaville. Entretemps, Rochereau préparait son passage à l’Olympia. Il recrute quatre danseuses qu’il nomme «Rocherettes». 

Avec le changement du nom du pays, qui intervient en octobre 1971, le Congo-Kinshasa s’appelle désormais «Zaïre», la musique congolaise se scinde en deux. A propos de la musique de Kinshasa, on ne parle plus de la musique congolaise, mais plutôt de la musique zaïroise. 

En 1972, l’orchestre Bantous de la Capitale aux enfers implose. Ce séisme a occasionné la descente aux enfers de la musique congolaise, avec le départ des grands de cette musique. Edo Ganga, Passi Mermans et Théo Bitsikou quittent le groupe. Ils montent l’orchestre les Nzois. 

Le trio Cepakos formé de Pamelo Mounk’a, Côme Mountouari dit Kosmos et Célestin Kouka monte à leur tour l’orchestre Le Peuple. 

LUTUMBA ENTRE EN SCENE 

1974, c’est l’année où on découvre la créativité féconde de Simaro Lutumba, avec de véritables succès d’édition : «Ebale ya Zaïre», «Cedou», «Minuit eleki Lezi» et «Ntoto Mabele». Cette dernière, met Lutumba sous les feux de la rampe et consacre son statut de poète, décerné par la presse zaïroise. Franco Luambo prend la direction de l’usine de fabrication des disques Mazadis, ex-Fonior. Il crée les éditions « Populaire ». 

Ceci favorisa aussi l’émergence des maisons d’édition des disques. Tabu Ley monte les éditions « Isa ». Monsieur Mfumu Muntu Bambi monte les éditions « Parions » (Mondenge). Verckys Kiamwangana des éditions « Vévé », monte les orchestres Lipua Lipua et Kiam. Matumona des éditions « Bibi » monte les orchestres Shama Shama, Mokako et Bansomi Lay Lay. 

Il y a eu création de plusieurs éditions tels que «Molende Kwi Kwi» de Kwikwi Ngeta ; «Mara» de Matabisi Ramazani ; «Alamoule» de Buengo Makengele, «Super Contact» de Papa Ngoma, «Bondowe» de José Bondowe, «Dondas», «Inter Music», «Cover», «Réveillon», «Bomengo», «Boboto» «Alia Music» «Musicana», «Kinarama», «Moninga», «Kintueni», «Time» de Viva la Musica.

1ERE DISLOCATION DE ZAÏKO 

Zaïko Langa-Langa connaît sa première dislocation en décembre 74, avec le départ d’Evoloko, Shungu, Mavuela et Bozi. Ils montent Isifi Lokole. Cette dislocation engendra plusieurs orchestres du Clan Langa Langa.

On peut citer : «Isifi Lokole» avec Evoloko, Bozi, Mavuela et Shungu, «Yoka Lokole» avec Mavuela, Shungu, Bozi, Mbuta Mashakado et Jo Issa en 1975, «Isifi Melodia» d’Evoloko, «Tout Grand Libanko» de Gina Efonge, «Viva La Musica» de Shungu Papa Wemba en 1977 et «Karawa Musica» avec Prince Espérant Kisangani, Jadot le Cambodgien Sombele Bilimba, Bipoli et Julva wa Julva Liguagua en 1977. 

Avec l’implosion de Zaïko Langa Langa en 1974, le Stukas de Gaby Lita Bembo se déchaîne avec de nouvelles chansons et sa nouvelle danse «Ekonda saccadé». La virtuosité de Samunga et de Bongo Wende démontre la grande qualité de cette formation musicale, qui a pu gagner l’estime des mélomanes kinois. 

La création de Viva La Musica est venu déstabiliser l’atmosphère musicale kinoise et menace le succès de Stukas et de Zaïko Langa Langa. La résidence de Papa Wemba sur l’avenue Kanda-Kanda à Matonge fait trembler Kinshasa. Papa Wemba se transforme en chef coutumier du village Molokaï, anagramme de l’ensemble des avenues Masimanimba, Oshwe, Lokolama, Kanda-kanda et Inzia. La danse « Mukonionio » change la musique congolaise.

En 1975, Miezi le patron du dancing-bar la Suzanella Maison Blanche crée l’orchestre Kossa Kossa avec toute l’ossature des Grands Maquisards, sans Dalienst Ntesa, la tête d’affiche.
L’orchestre se compose de Franck Nkodia, Dizzy Mandjeku, Dave Makondele, Tabi, Domsis, Simon Nsumbu, Maubert, Michel Sax, Aimé Kiwakana, Lubega, Kiese Diambu et Lokombe.

ZLL qui a connu le départ de ses meilleurs pions majeurs, a fait preuve de ses qualités de la troisième école de la musique congolaise moderne. Malgré ce départ, il a sorti des titres de grande valeur artistique qui ont convaincu les mélomanes. Avec des chansons comme « Yudasi », « Eboza », « Toli Kolumpe », «Elo », « Toli ya Liandja », « Bely Mashakado », « Nalali pongi », « Ma Koko » et « Lisapo ». L’apport scénique du showman Mbuta Mashakado n’est pas non plus à négliger. 

La décennie70 a révélé aussi plusieurs talents individuels sûrs. Bien que sortis du néant, ils ont contribué à l’évolution de notre musique.

On peut citer le griot Kapia Mukenga avec son œuvre « Badibambe », Mayaula Mayoni, qui s’est révélé en 1975 grâce à la chanson « Bondowe », sortie avec l’O.K Jazz, Koffi Olomide, révélation de l’année 78 avec son titre « Synza », joué avec Viva La Musica de Papa Wemba. 

Jeannot Ne Nzau Diop

RDC: deux chercheurs confirment la polyphonie des musiques autochtones

mai 15, 2011

Les deux chercheurs et professeurs ont  affirmé  cette polyphonie (Ndlr : une pièce chantée à plusieurs voix) à l’issue de la dernière étape de la mission de 9 mois de recherche ethnomusicologique dans trois endroits  de la RDC :   Kiri dans la province du Bandundu, Bikoro à  l’Equateur et Mambassa dans la Province  orientale. Cette expédition  s’est faite en pleine forêt  équatoriale chez les  Mambouto ou les premiers citoyens dits pygmées.
Joseph Djamba, chercheur et membre de cette expédition,  parle de l’objectif de cette expédition :
« L’objectif, étant donné que l’homme est fragile et que son passage sur la terre est éphémère, étant donné  aussi que nous sommes de la tradition orale, quand quelqu’un meurt, il meurt avec toute la connaissance. C’est pourquoi nous sommes allés  sauver ce patrimoine qui risque de disparaître »
Cette  recherche a été financée par le fonds des ambassadeurs. Les résultats   seront présentés au  cours d’un débat à l’Université de Kinshasa, à l’Institut national des arts et aux Musées nationaux du Congo.

RDC: Comment lutter contre les glissements de terrain?

mai 20, 2011
 – Une érosion à l'entrée de Zamba Télécom à Kinshasa, 01/02/2011. – Une érosion à l’entrée de Zamba Télécom à Kinshasa, 01/02/2011. 
En RDC, certains sites habités sont exposés aux glissements de terrain. Selon les experts, la diminution de résistance du sol figure serait à la base de ce phénomène. Plusieurs facteurs peuvent favoriser le glissement du terrain parmi lesquels le ruissellement des eaux et le dénudement sauvage du sol.
Parmi les techniques préconisées pour prévenir le glissement de terrain, figure le contrôle le ruissellement des eaux, selon Frederik Makoka Mwanza, expert en géologie à l’Université de Kinshasa (Unikin).
Il s’entretient avec Jody Nkashama.

Mpofi: incursion des hommes armés présumés FDLR

 – Population fuyant les FDLR – Population fuyant les FDLR

Des hommes armés, présumés des éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ont attaqué dans la nuit de jeudi 19 lai à vendredi 20 mai le village de Mpofi,  situé à environs 50kilomètres de Walikale – centre, dans le groupement Utunda en secteur de Wanyanga, dans la ville de Goma au Nord-Kivu.
Selon des sources à Walikale – centre, ces assaillants ont fait incursion dans le village en ciblant quelques maisons qu’ils ont pillées ainsi que quelques kiosques des commerçants de la place.
Certaines personnes de ce village estiment que ces bandits avaient déjà bien ciblé les maisons à visiter, ce qui leur a permis de mener rapidement leur opération.
Ils ont emmené avec eux un agent de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
L’administrateur du territoire de Walikale confirme cette attaque.
Cependant, il dit ne pas être en mesure de confirmer l’identité des hommes armés auteurs de l’attaque.
Pour les animateurs de la société civile du territoire de Walikale, cette attaque est due à l’absence des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), partis en formation des régiments.
Ils affirment que le 805eme régiment déployé à Walikale a son Etat major  à Kashebere, environs 80kilomètres de Mpofi, et la police à 15 kilomètres.
Ces distances ne permettent pas aux policiers, déjà en sous-effectifs, de se retrouver dans tous les villages, ajoutent-ils.
Pour sa part, le porte – parole des opérations « Amani Leo »,  au Nord et au Sud –Kivu, le colonel Ekenge, a déclaré que les autres régiments qui sont en formation seront opérationnels et vont être déployés dans les différentes zones à problème pour assurer la sécurité des populations.

Les nouveaux concepts associes à la question de la nationalité congolaise.

Comme chacun le sait, lors de leur rencontre à Kabale, les rebelles ont défini les points qui feront l’objet des débats lors du dialogue intercongolais. Parmi ces points, on peut relever la question de la nationalité congolaise qui est aussi parmi les enjeux de cette guerre ; confirmant ainsi mon analyse sur les questions qui me sont apparues incontournables  lors ce dialogue intercongolais. 

Dans son communique de presse, le MLC n’a donné aucune précision sur les modifications que les rebelles comptent apporter sur les lois actuelles relatives a la nationalité congolaise. De telles modifications seront contraires a l’esprit de la CNS. Celle-ci   a en effet purement et simplement reconduit les lois promulguées en 1981. Il faut rappeler aux rebelles que toute modification des lois sur la nationalité doit être soumise au référendum populaire.  Ce n’est pas en cachant leur stratégie qu’ils espèrent imposer leur volonté au peuple congolais. Ils se trompent. Le peuple congolais garde sa vigilance tout azimut.  Ils ont tout intérêt de dévoiler leurs propositions afin de susciter déjà le débat.            
Cette guerre qui nous est injustement imposée par les vautours aura comme conséquence de renforcer le sentiment  nationaliste des congolais. Ce sentiment  se traduit notamment par la recherche de notre identité. C’est dans cette quête d’identité que l’on assiste actuellement à l’apparition de nouveaux concepts associés à la nationalité congolaise comme congolais de souche, congolais de pur sang ou pure laine pour se distinguer des autres. 
    
1. Pour être membre de sa délégation au dialogue intercongolais, la société civile a exigé notamment d’être né d’un père et d’une mère congolais ; c’est-à-dire être un congolais pur sang.
2. Dans sa lutte pour le leadership contre les deux autres factions rebelles, le MLC a fait valoir que son mouvement est majoritairement composé des congolais de souche. De ce fait, en cas de fusion, la direction doit lui revenir de droit.
3. Selon certains quotidiens de Kin, les parrains occidentaux du RCD/Goma s’opposent catégoriquement à l’accession de BIZIMA Karaha à la tête de ce mouvement malgré le soutien de Kagame et de Musevegni . La raison avancée est la nationalité de Bizima qui n’est pas un congolais de souche.    

signifient être congolais de souche et congolais pur sang ? les deux conceptss sont-ils synonymes, c’est-à-dire un congolais pur sang est-il aussi un congolais de souche ou vice versa ?  
Pour répondre à toutes ces interrogations, analysons les deux procédures d’octroi de la nationalité congolaise. 
 
I. Procédure d’octroi de la nationalité congolaise.
   En matière de la nationalité, les lois congolaises prévoient deux types de procédure : 
- La procédure par attribution.  Cette procédure ne concerne que les personnes dont un des aïeux a obtenu la nationalité congolaise lorsque celle-ci a été définie pour la première fois par le décret de 1892. En d’autres termes, ce sont des personnes dont un des aïeux appartenait a l’une des tribus établies sur le territoire de l’Etat indépendant du Congo avant décembre 1908.  Les personnes concernées par cette procédure n’introduisent pas une demande de nationalité auprès de l’état congolais. Ils sont congolais dès leur naissance.
- La procédure par acquisition. Cette procédure concerne les personnes qui ne sont pas visées par la précédente procédure, c’est-à-dire, des personnes dont aucun des aïeux n’est membre d’aucune tribu établie sur le territoire de l’EIC avant décembre 1908. Ces personnes doivent introduire une demande de nationalité auprès de l’état congolais.       
        Notons que depuis l’EIC, la procédure d’octroi par attribution n’a jamais changé. Elle est toujours fondée sur l’appartenance à une des tribus établies sur le territoire de l’EIC avant 1908.  En revanche, la procédure d’octroi par acquisition a connu d’importantes modifications. La dernière est celle qui a eu lieu en 1981 où on a introduit deux nouveaux concepts : la petite et la grande nationalité. 
       L’existence de ces deux procédures entraîne une différence dans les droits.  Par exemple, un congolais qui a obtenu la nationalité par la procédure d’acquisition ne peut pas devenir président de la République du Congo. La constitution concoctée par Mzee Kabila a encore limité leurs droits.
       Avant de poursuivre notre analyse, ouvrons une parenthèse : le conflit de nationalité qui oppose présentement les rwandophones et l’Etat congolais se situe au niveau de la procédure. En effet, les rwandophones exigent que l’Etat congolais leur octroie la nationalité congolaise par la procédure d’attribution. L’argument juridique qu’ils avancent est le suivant : la nationalité congolaise leur avait été octroyée en 1960 en même temps que tous les autres congolais par la Loi Fondamentale. L’Etat congolais rejette cet argument car la nationalité congolaise remonte non en 1960 mais en 1892 à l’époque de l’EIC au moment où aucune tribu rwandophone n’était établie sur le territoire de l’EIC. Malgré la présence des rwandais (hutus, tutsi et twa) présents sur le territoire avant même l’arrivée des belges , ces rwandais n’étaient pas organisés en tribus, c’est-à-dire qu’ils ne disposaient pas d’un chef (Mwami) et d’un territoire qui avaient été reconnus par l’autorité belge et les autres tribus voisines. L’Etat congolais les invite donc à demander la nationalité congolaise par la procédure d’acquisition. Donc, contrairement à ce qui se raconte, l’Etat congolais ne refuse pas la nationalité congolaise aux rwandophones mais il leur demande se conformer à la loi y afférente, c’est-à-dire d’obtenir la nationalité par la procédure d’acquisition. Pourquoi l’Etat congolais refuse-t-il obstinément a leur donner la nationalité congolaise par la procédure d’attribution ? La reconnaissance de la nationalité congolaise par la procédure d’attribution entraîne d’autres conséquences juridiques :     
-         La procédure par attribution entraîne automatiquement l’accès à la propriété foncière  car comme chacun le sait chaque tribu au Congo a un territoire. Donc, si on octroie la nationalité congolaise aux rwandophones par la procédure d’attribution, on reconnaît par le fait même que ceux-ci  1) étaient organisées en tribus sur le territoire de l’EIC ; 2) disposent d’un territoire dont les limites étaient reconnues par l’autorité coloniale belge  et  les autres tribus voisines. Or, la possession d’un territoire leur donne le droit potentiel de faire sécession au nom du principe d’autodétermination qui est reconnu à tout peuple. C’est le cas par exemple du Timor oriental en Indonésie. Leur indépendance  a été acceptée par la communauté internationale parce que les Timorais ont leur propre territoire dont les frontières sont formellement reconnues par l’Etat central indonésien.
-         La procédure par attribution confère tous les droits prévus par la constitution. Parmi ces droits, citons l’accession à la magistrature suprême. En revanche, la procédure par acquisition ne confère pas ce privilège.
Pour revenir à notre sujet, en se référant aux deux procédures d’octroi de la nationalité congolaise, on peut donc définir les concepts de congolais de souche et de congolais pur sang.
-         Est congolais de souche toute personne ayant obtenu la nationalité congolaise par la procédure d’attribution.
-         Est congolais pur sang toute personne née d’un père et d’une mère congolais. Mais ces parents peuvent obtenir la nationalité congolaise par procédure d’attribution (on parle alors de congolais de souche pur sang) ou par acquisition (on parle alors de congolais pur sang seulement ). Donc, tout congolais pur sang n’est pas forcément un congolais de souche.
II. Cas des mariages mixtes.
    Quel est le statut d’un enfant dont l’un des parents est congolais ? Selon les lois  en matière de la nationalité, cet enfant est automatiquement congolais. Il est de souche si le parent  congolais est de souche. Cependant il y a des cas qui sont en contradiction avec notre constitution mais qui ne sont jamais prévus par nos lois. Ce qui crée un vide juridique qu’il convient impérativement de combler. 
Exemple 1 : Les enfants nés d’une mère congolaise et d’un père rwandophone. 
- Selon la loi congolaise, les enfants sont nés congolais. Ils sont congolais  de souche si le parent congolais appartient à une des tribus établies au Congo avant 1908. 
-         Selon la loi rwandaise , ces enfants sont nés rwandais car leur père est rwandais.
-         Donc, les enfants sont nés avec une double nationalité. Or, selon la constitution congolaise, la nationalité congolaise est unique et exclusive. Par conséquent, en vertu de ce principe, la nationalité congolaise ne peut leur être accordée. Ils ne sont pas donc des congolais de souche. Ils ne peuvent obtenir la nationalité congolaise que par la procédure d’acquisition. Par conséquent, ils ne peuvent jamais devenir président de la république démocratique du Congo.        
Cet exemple peut être généralisé pour les autres cas où le parent non congolais peut transmettre sa nationalité par filiation.

Exemple 2 : Les enfants nés d’une mère rwandophone et d’un père congolais

-     Selon la loi congolaise, ces enfants sont d’office congolais.
-     Selon la loi rwandaise promulguée en 1962, ces enfants n’ont pas la nationalité rwandaise.   En effet, au Rwanda, c’est le père qui transmet la nationalité à sa descendance.
-     Donc, les enfants de ce couple sont des congolais de souche à part entière. Ils peuvent          donc devenir président de la république démocratique du Congo. 

Cet exemple peut être généralisé pour les cas où le parent non congolais ne peut pas transmettre sa nationalité à sa descendance. 

J’ose espérer que ce texte contribuera à éclairer tous ceux qui veulent se proposent de modifier les lois de la nationalité congolaise. 
  
Mes salutations patriotiques. 
 
Dr Assani A.A.
Copyright Afriqu'Info asbl. 

RDC: Signatures des chefs coutumiers du N/Kivu à la charte de la MP

Selon une source « Wikileaks » de Kinshasa, 10 chefs coutumiers du Nord-Kivu ont bel et bien signé la charte de la mouvance présidentielle ou Majorité Présidentielle (MP) en date du 25 avril 2011. Le document ci-dessous en est la preuve. Cette signature en masse d’une charte d’une organisation politique va à l’encontre de l’apoliticisme de l’autorité coutumière définit dans la constitution congolaise comme garant « de l’unité et de la cohésion nationales » (article 207). Les chefs coutumiers signataires de la charte de la Mouvance Présidentielle ont ainsi perdu leur rôle de pacificateur et de médiateur dans les conflits à caractère politique.
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Source : « Wikileaks » de Kinshasa
© Beni-Lubero Online

Les détectives privés fouillent le passé de la femme de chambre

Anciens procureurs, ex-enquêteurs, retraités du FBI, ils vont tenter de dénicher des informations pouvant discréditer la femme de 32 ans originaire de Guinée qui accuse Strauss-Kahn.
Une feuille est apposée sur la porte d'entrée du domicile de la femme de chambre du Sofitel, le 17
Une feuille est apposée sur la porte d'entrée du domicile de la femme de chambre du Sofitel, le 17 mai dans le quartier du Bronx à New York (© AFP photo AFP) 

Des détectives privés chevronnés au service de Dominique Strauss-Kahn ont commencé à enquêter sur la vie de la femme de chambre qui l'accuse de crimes sexuels dans l'espoir de discréditer son témoignage et ainsi innocenter l'ex-patron du FMI.
Celui-ci a engagé l'avocat, très médiatisé, des stars américaines, Benjamin Brafman. Mais l'embauche de détectives privés - des anciens procureurs, d'ex-enquêteurs et des retraités du FBI - est passée relativement inaperçue.
Selon le New York Times, la société Guidepost Solutions, qui offre des services de sécurité et de renseignement, travaille pour le compte de Me Brafman. Un avocat travaillant pour Strauss-Kahn a refusé de commenter cette information, mais selon des spécialistes en la matière, l'embauche de détectives privés est courante pour des clients fortunés.
Ces détectives ont pour mission de trouver les failles dans la version des faits avancée par le procureur. Ils vont devoir dénicher des informations pouvant discréditer la femme chambre de 32 ans originaire de Guinée qui accuse Strauss-Kahn d'agression sexuelle et de tentative de viol le 14 mai au Sofitel de Manhattan.
Les détectives vont tenter «d'en savoir plus sur la plaignante. Qui est-elle? Personne ne le sait à ce stade», explique Todd Henry, d'un cabinet d'avocats qui travaille avec des enquêteurs privés. «Ils vont probablement essayer de découvrir quels jours et à quelles heures elle travaillait, savoir s'ils (M. Strauss-Kahn et la jeune femme) ont eu des contacts par le passé, sexuels ou non» afin de prouver éventuellement qu'ils se connaissaient au moins un peu, décrypte-t-il.

«Ils ratissent partout où ils peuvent»

Les détectives de DSK vont aussi tenter de savoir si la jeune femme a déjà été arrêtée, si elle consomme de la drogue, si elle boit beaucoup, des éléments «qui pourraient miner sa crédibilité», ajoute Todd Henry.
Selon Frank Bress, professeur de Droit à la New York Law School, les détectives de Strauss-Kahn pourraient même aller en Guinée, pays d'origine de la jeune femme. «Ils voudront en savoir le plus possible sur son profil. Vous ne savez jamais ce que vous pouvez trouver, souligne-t-il. Si vous avez les ressources, et il (Strauss-Kahn) les a, alors ces détectives ratissent partout où ils peuvent.»
Mais Benjamin Brafman sera limité par les lois new-yorkaises qui protègent les victimes présumées de viols. Par exemple, il ne sera pas autorisé à parler des relations sexuelles que la jeune femme a pu avoir par le passé. Mais ses enquêteurs peuvent lui fournir des munitions pendant un procès et même avant, s'il tente par exemple de négocier une peine.
L'avocat pourrait tenter de convaincre le procureur d'abandonner les accusations si des informations très compromettantes sont débusquées. Si les détectives de DSK établissent que la victime présumée a déjà menacé de faire chanter des hommes pour leur extorquer de l'argent, «cela pourrait clore» l'affaire, estime Beau Dietl, un enquêteur respecté de New York.
L'équipe de DSK pourrait aussi recourir à des médecins légistes pour étudier toutes les données disponibles comme des échantillons de sang, de salive, éventuellement de sperme, ou des traces de blessures. «Il est rare que des clients aient les meilleurs détectives et experts au monde à leur service», remarque Matthew Galluzzo, un ex-procureur devenu avocat.
Mais le pire scénario pour l'équipe de défense serait de découvrir que la victime présumée est telle que son avocat la présente: une jeune immigrante, humble, qui travaille honnêtement pour se faire sa place au soleil en Amérique. «Elle pourrait tout à fait être normale. Il n'y a peut-être rien à trouver sur elle», souligne Todd Henry.
(Source AFP)

Côte d'Ivoire, Niger ou Libye: l’actu pour les nuls

L’actualité africaine est affaire de présentation médiatique. Il faut savoir lire entre les lignes. Texte et dessin inédits du dessinateur burkinabè Damien Glez.

© Damien Glez. Tous droits réservés

Une chaîne de radio internationale très écoutée en Afrique francophone propose des journaux «en français facile». Entre euphémismes, jargon journalistique, figures de styles, langage diplomatique, parler trivial et caricature de «petit nègre», il serait utile de traduire, bien plus souvent, du français au… français. Démonstration par l’exemple.
Langue de bois: «Sous couvert de l’anonymat, des sources généralement bien informées déclarent en off que Blé Goudé pourrait avoir subi des traitements d’un niveau éventuel de violence potentiellement de nature à mettre peut-être sa vie en danger.»
Français facile: «Blé Goudé a eu chaud.»
Message subliminal: «Blé Goudé est mort.»

Langue de bois: «Les nouvelles autorités nigériennes, dans leur grande mansuétude, ont libéré l’ancien président Mamadou Tandja, arguant d’un manque d’habilitation de la justice nationale à faire aboutir ce type de procédures judiciaires.»
Français facile: «Le nouveau président est plus gentil que l’ancien président.»
Message subliminal: «Que Tandja aille se faire pendre ailleurs.»

Langue de bois: «Impartiale, la Force Licorne n’a fait que protéger ses ressortissants, ce qui a éventuellement eu pour conséquence involontaire la détérioration du système de sécurité de la villa occupée par un Laurent Gbagbo que la France n’avait pas vocation à arrêter.»
Français facile: «N’accusez pas les forces françaises.»
Message subliminal: «Gbagbo, casse-toi, pauv’ con!»

Langue de bois: «L’Union européenne s’inquiète du paradoxe burkinabè, c’est-à-dire une croissance soutenue avec très peu d’impact sur la réduction de la pauvreté profonde.»
Français facile: «Où est passé l’argent?»
Message subliminal: «Faut pas prendre les partenaires financiers pour des canards sauvages.»

Langue de bois: «Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, au cours des opérations de recouvrement d’un pouvoir légitime, ont eu du mal à contrôler l’intégralité des actes armés posés au nom du président élu.»
Français facile: «Même si les gentils sont des méchants pour les méchants, ils restent des gentils pour les gentils.»
Message subliminal: «Alassane Ouattara a du sang sur les mains.»

Langue de bois: «L’Otan ne cherche pas à assassiner le guide libyen
Français facile: «Attention, une bombe, quand même, ça peut tuer.»
Message subliminal: «Kadhafi, dégage!»

Langue de bois: «Il vaut mieux, en Ouganda, être sujet à des déviances hétérosexuelles qu’à des penchants gays
Français facile: «Pas touche pipi.»
Message subliminal: «Nique ta mère.»

Damien Glez

La CPI, une justice à deux vitesses

Depuis sa création en 2002, la Cour pénale internationale, qui vient d'engager des poursuites contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al islam ainsi que le patron des services secrets, a été vivement critiquée pour sa justice à deux vitesses, car seuls des Africains ont été poursuivis.

Justice sends mixed messages, by Dan4th 

L'affaire a été vite entendue. Le 26 février 2011, soit quelques jours après le début de l’insurrection libyenne, le Conseil de sécurité des Nations unies votait à l'unanimité une résolution pour saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) afin de poursuivre Kadhafi pour crimes contre l'humanité et génocide. Le 16 mai, le procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo a déposé une requête afin d'émettre trois mandats d'arrêt internationaux contre Mouammar Kadhafi, Seif Al islam Kadhafi ainsi que le chef du renseignement militaire Abdoullah al-Senoussi pour des crimes contre l’humanité commis en Libye depuis février 2011. En trois mois, l'affaire est bouclée, bien que la Libye n'ait jamais signé le Statut de Rome, ne fasse pas partie des pays membres de la CPI ni ne reconnaisse cette juridiction.
La raison du plus fort est la meilleure, et, depuis sa création, la CPI n'aura entamé de procédures que contre des pays africains (Ouganda, République Démocratique du Congo, Centrafrique, Soudan et Kenya). Cinq pays auxquels il faut maintenant ajouter la Libye, par ailleurs premier pays arabe à être poursuivi, signant peu glorieusement l'entrée du monde arabe à la CPI —même si cette Cour ne juge pas les Etats, mais les individus.
Une vingtaine de mandats d'arrêt ont déjà été émis par l’institution, tous concernant des ressortissants africains. A ce jour, un seul chef d'Etat a été inculpé. Il s'agit d’Omar el-Béchir, président soudanais et destinataire d'un mandat d'arrêt international depuis mars 2009, malgré une résolution de l'Union africaine refusant d'exécuter ce mandat. Le Soudan avait pourtant signé le Statut de Rome en septembre 2000, mais sitôt sa mise en accusation en juillet 2008 —sur pression des Etats-Unis— pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, Omar El Béchir, dont le pays n'avait pas encore ratifié la convention, se retirait de la CPI le mois suivant.
Aujourd'hui, tout porte à croire que Kadhafi sera le deuxième chef d’Etat —même s'il n'a officiellement aucune fonction précise dans l'organigramme officiel de la Libye— à être condamné par la CPI.

Signer n'est pas ratifier

Créée le 1er juillet 2002, la Cour est compétente pour statuer sur les crimes de guerre, génocides et crimes contre l'humanité à compter de la date de sa création. Pourtant, après cette date, les crimes d'Israël contre des civils, les tortures et meurtres de civils en Irak et en Afghanistan par les Américains ou ceux des Russes dans le Caucase et la Tchétchénie, n'ont jamais été suivis de poursuites —l'absence d'une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies d'une part, et leur non signature et/ou ratification du traité de la CPI de l'autre les ayant toujours protégés.
A ce jour, 114 membres sur les 192 que reconnaît l'ONU ont signé et ratifié le traité, 139 l'ont uniquement ratifiée, la Russie et la Chine, à l'instar de la Libye, ne l’ont jamais signé, et dans le monde arabe, seule la Jordanie a adhéré à la Cour, signant et ratifiant le traité.
Les Etats-Unis et Israël ont signé le traité mais ne l'ont jamais ratifié de peur de se voir inculpés, la ratification entraînant l'adhésion et la reconnaissance de la CPI comme autorité judiciaire, et prévoit que l'un des membres du traité peut être poursuivi pour crimes contre l'humanité sans le vote préalable du Conseil de sécurité des Nations unies.
La Libye, victime d'un consensus, aura donc fait les frais d'un vote unanime au Conseil de sécurité sans n'avoir jamais reconnu la CPI. Trois mois après l'insurrection libyenne, les choses se sont rapidement compliquées; Obama détient 30 milliards de dollars (21 milliards d’euros) libyens aux Etats-Unis par un gel unilatéral et Kadhafi père et fils seront recherchés par la justice internationale. Ils finiront probablement en prison, s'ils ne sont pas tués avant par les frappes de l'Otan, autre organisation à géométrie variable. Qui est le plus fort? Personne, et tout le monde.
Chawki Amari

Etats-Unis/Côte d’Ivoire : Un fonctionnaire de l’administration Obama contredit et hué devant le Sénat

Publié le21 mai 2011 pardirectscoop

WASHINGTON D. C. – William Fitzgerald, porte-parole du département d’Etat américain a été hué, lors de son audition, jeudi  devant la commission des Affaires Etrangères du Sénat américain, portant sur la Côte d’Ivoire, ont rapporté plusieurs témoins à DirectScoop.
L’assistance, composée en majorité d’ivoiriens, a exprimé ainsi sa désapprobation face aux « contrevérités » avancées par l’envoyé d’Hillary Clinton. Les élections en Côte d’Ivoire avaient été claires et transparentes, donnant Alassane Ouattara vainqueur, a soutenu le fonctionnaire qui confiera avoir basé son rapport sur des « organisations crédibles ».
S’agissant du Président Laurent Gbagbo, « il est en bonne santé et bien traité », a dit M. Firzgerald devant la commission des Affaires étrangères du Sénat. Une affirmation immédiatement contredite par l’intervention du sénateur républicain d’Oklahoma, Jin Inhofe.
« Ce n`est pas vrai », présentant des photos « insupportables» du couple Gbagbo lors de leur capture. « Regardez cette photo, il a été frappé sur le côté du visage », a-t-il poursuivi, parlant du Président Laurent Gbagbo.
Le sénateur Inhofe a engagé depuis le mois avril une campagne d’information et de sensibilisation du Sénat américain sur les évènements qui se sont déroulé en Côte d’Ivoire suite au refus de Monsieur Ouattara d’accepter les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel ivoirien.
Cette campagne a abouti à cette audition du département d’Etat américain sur sa position dans le conflit ivoirien.
Monsieur Inhofe demande aussi la libération du Président Laurent Gbagbo et de tous ses proches qui ont été arbitrairement arrêtés et sont illégalement détenus sans chef d’accusation dans plusieurs camps du nord du pays.

Au Togo, le condom est plus cher que la jeune fille


Quand je fis ma valise pour le Togo, j'appelai mon ami et rédacteur en chef de Lynx.info. L'idée, sinon mon idée était de lui demander ce qu'il voulait comme cadeau de moi au Togo. Mon étonnement fut grand, quand il me fit savoir que je devrais plutôt revenir avec un travail d’enquête, un reportage et des photos bien détaillés. Selon les termes du journaliste, la jeune fille togolaise était humiliée. Si j'ai encore bonne mémoire, je devrais lui ramener aussi des tiges de cure dents. Dans sa voiture, l’homme vous tendait à chaque deux cent kilomètres volontiers ces petits bâtons qui maintiennent vos dents propres. Je me mis à me demander quelle philosophie tout le journal Lynx véhiculait à vouloir tous les détails et au millimètre près sur la vie de la jeune fille togolaise (comment elle vit, si elle est scolarisée, si elle travaille, si il y a un suivi des autorités…)
Ma première initiative avait consisté à me chercher un autre appareil photographique plus performant. Je quittai l'Allemagne avec une température de -2 degré pour atterrir à Lomé avec une canicule de 32 degré. Poussière, saletés, nids de poule sur les routes menant vers les quartiers, c'était le premier visage du Togo. Une pause de deux jours, et je devrais honorer ma promesse donnée au Lynx. Je pris sur moi de partir dans les milieux qu'un ami qui connaissait coin et recoin de Lomé m’avait conseillé. Les coins les plus prisés de la prostitution infantile, où la jeune fille, se vendait sous les regards approbateurs de détraqués sexuels, de pédophiles patentés et de marchands de sexe des temps modernes se trouvaient curieusement sous la colombe de la paix. De ces hauts milieux où le plus vieux métier du monde se focalisait, le premier milieu, était curieusement au nez et à la barbe du camp militaire RIT, donc à la bonne merci des militaires Togolais. Entre le Lycée de Tokoin et la Colombe de la Paix, une meute de jeunes filles pouvait capter le premier passant moyennant 200 à 500 CFA. Dans un petit bar, où j’invitai en présence d’un ami, une mineure qui n’avait eu de gêne à nous donner son nom, son prénom et son âge, elle nous disait travailler depuis près de trois ans dans le milieu. D’un geste de la tête elle nous indiquait les proxénètes qui couvraient le réseau et ne trouvait pas autre chose à faire selon elle dans un Togo où rien ne pouvait faire vivre la jeune fille. « Mes deux sœurs ont appris des métiers mais depuis, elles sont toutes aussi à la maison »renchérit-elle. Quand je lui fis comprendre que je voulais avoir une photo avec elle, je vis deux costauds faire le mouvement vers nous. Je me ravisai et nous quittâmes les lieux pour le quartier populaire Dékon en plein cœur de Lomé.
Dékon : Entre proxénétisme professionnel et crimes contre l’humanité.
"Dekon by night", c’est le nom que l’on puisse donner au bouillant coin qu’on découvre à première vue. Les bars de Lomé et le petit commerce s’entassent ici. Les klaxons de taxis et les bruits des Zémidjans (motos-taxis) rendent votre voix inaudible. Nous sommes aux alentours de 22 heures au soir. J’arrive avec mon ami de circonstance. Une jeune fille souriante s’approche de nous et nous salue en Mina [ndlr, langue parlée au sud du Togo]. Elle nous demande si elle pouvait nous tenir compagnie. J’accepte ! En deux minutes, elle me fit comprendre que je ne vivais pas au Togo et que mon ami lui n'avait pas quitté le pays. Magicienne ou fakir ? Comment pouvait-elle savoir qui vit à Lomé et qui dans un autre pays ? Mon ami, me fit comprendre que « C’est la règle à Lomé. On connait qui vient d’Europe et qui vit à Lomé ». Je l’appris à mes dépends quand elle me fit savoir qu’elle se donnait à ceux qui vivaient au Togo pour 500 FCFA dont 300 pour le condom. Ceux venus d’Europe, pouvaient donner s’ils le voulaient jusqu’à 1000 FCFA y compris le condom pour les orgies sexuels.
Quelques questions pour mieux connaître le calvaire subit par la jeune fille togolaise, et un foudroyant aveu d’impuissance vous envahit au visage. Quand elle remarqua que je sortais ma caméra pour immortaliser la soirée, elle me conseilla de ne pas le faire. Dans chaque coin se tenait des « gros bras » qui, selon ses dires étaient recrutés par les proxénètes pour la surveillance de tous leurs mouvements.  Quand rentrez-vous à la maison lui posai-je comme question ? « Le vrai boulot commence autour de deux heures du matin  jusqu’à  5 heures» raconte-elle. « Les hommes riches, les avocats, les directeurs, le monde politique, les affairistes, c’est tard dans la nuit que les proxénètes viennent nous chercher pour eux ». On tombe des nues quand une fille de 16 ou 17 ans vous raconte, « qu’elle préfère continuer  dans la prostitution jusqu’à trouver son « groto » qui l’achèterait une RAV4 que d’aller faire un métier de boniche pour 5000FCFA ». Pis, elle continue son histoire en balayant d’un revers de la main tous les risques liés au métier. « Toutes les filles qui roulent dans de belles voitures ici à Lomé ont commencé comme nous à Dékon, puis se sont retrouvées  aux hôtels Sarakawa, 2 Février …et c’est le début de la chance ». A ma question de savoir si elle avait peur ? La fille me fit comprendre que « Plusieurs de ses amies s’étaient vu devenir donneuses de sang et de reins en plein sommeil. Les banques de sang comme de reins, les proxénètes font le commerce vers des pays étrangers ». C’était sa seule peur. Je quittai mon illustre invitée sans avoir pu lui dire de rentrer dans la vie normale. Ce serait contre-productif. Aucune structure étatique ne vient en aide à la jeune fille, moins à la femme togolaise. Je quittai Dékon avec un carnet d’adresses d’une capitale polluée de prostituées, de proxénètes professionnels et de crimes de viols et abus sur filles mineures. Les photos pour le Journal Lynx, je ne réussis non plus à les faire…. Trop dangereux !
Abass Kalampaye  Lynxionaute

Tragédie Africaine, le cas de la Côte d’Ivoire

Contribution-21/5/2011
 
“Quand l’Occident a faim, l’Afrique doit mourir” disait Calixthe Beyala. Je reste positive sur cette assertion pour y ajouter que quand l’Occident a soif de pétrole, l’Afrique doit saigner… or malheureusement, l’occident aura toujours faim et soif et donc l’Afrique saignera et mourra toujours…
Malheureusement aussi, le problème de l’Afrique a une double responsabilité. D’un côté les Africains eux-mêmes et d’autre côté les occidentaux.
Pendant la crise postélectorale, certaines opinions se sont engagées d’une part à mettre en exergue la responsabilité réservée aux occidentaux parce qu’il fallait freiner leur élan de recolonisation de la Côte d’Ivoire, dans le but de gagner le combat de l’Indépendance effective. D’autre part montrer la responsabilité des africains dans leur sous-développement.
Les choses se sont passées de sorte que la force militaire de la France, de l’ONU et de leurs alliés a eu raison sur la souveraineté de notre pays. Par conséquent, nous nous retrouvons aujourd’hui dans une position où l’occident, plus que jamais est mieux positionné pour piller la côte d’Ivoire et autres pays d’Afrique. Ainsi va l’Histoire entre l’Occident et l’Afrique…
Il faut alors prendre acte de ce fait, en faire le bilan et réfléchir sur l’avenir.
Les acteurs clés:
• Les Occidentaux et autres vautours et vampires aux allures négrières
• Les dirigeants politiques et politiciens Africains (les politiciens de conviction et les politiciens alimentaires)
• Le peuple d’Afrique
La part de responsabilité de chacun:
J’évaluerais la part de responsabilité qui revient à l’occident à 50% qui peut se repartir comme suite: 10% de philosophie basée sur la loi de la jungle, 10% de philosophie fondée sur “l’Afrique est la vache à lait de l’occident”, 10% de “mindset” qui se repose sur “l’Africain est un sous-homme”, 10% de discrimination culturelle et de race qui se traduit en “le blanc est le maître de la terre”, et enfin 10% de sorcellerie occidentale (franc-maçonnerie, matérialisme et j’en passe).
Les autres 50% de part de responsabilité qui reviennent à l’Afrique pourraient se repartir de la sorte: 10 de cupidité, 10% d’ignorance et d’immaturité humaine, 10% de « pouvoirisme », 10% d’esclavagisme et 10% de méchanceté gratuite et de sorcellerie africaine (la liste qui compose la sorcellerie Africaine est longue…)
Un peu de Mathématiques:
Ceci étant, les 50 % de part de responsabilité de l’Occident + les 50% qui reviennent à l’Afrique = 100% de MISÈRE de l’Afrique.
Les victimes de cette misère:
A- Les dirigeants politiques et politiciens Africains

Pour ce qui concerne les dirigeants politiques et politiciens Africains, on peut les juger d’une part sur leur combat de souveraineté ou leur soumission vis-à-vis de l’Occident et d’autre part sur la bonne gouvernance. Deux choses à ne pas confondre à mon humble sens.
Un bon combat de souveraineté n’est pas synonyme de bonne gouvernance et on ne pourrait parler de bonne gouvernance dans l’esclavage total ou partiel.
Pour ce fait, je classerais nos leaders politiques et politiciens dans deux groupes principaux composé de deux catégories chacun: Un groupe de leader soumis et un autre de leaders insoumis.
Les soumis:
La première catégorie de soumis concerne ces dirigeants qui souffrent dans leur chair comme « une servante qui fait tout ce que sa patronne dit, mais qui pleure dans sa cachette, parce que consciente de ses mauvaises conditions de vie et de travail.»
À côté, il y a aussi l’autre catégorie de soumis qui dans l’inconscience absolue sont fiers de se voir assis à la même table que le colon qui leur fait croire qu’ils sont amis. Juste cette soi-disant «amitié» pour endormir le nègre est satisfaisante pour que ces pseudo-dirigeants bradent les biens de leur pays et du continent moins cher qu’un miroir couterait au temps de la traite négrière.
Ces deux catégories de dirigeants soumis (les marionnettes dans les pleures et les marionnettes dans la joie) sont aidés à maintenir leur poste, à changer la constitution de leur pays selon leur mesure et à s’enrichir sur le dos du peuple en complicité avec les grands maîtres de l’occident. Aussi longtemps qu’ils feraient la volonté du maître colon, leur fauteuil est assuré pendant plusieurs décennies, au nom de la démon-cratie «occidentafricaine».
Les insoumis:
Ceux qui ne se soumettent pas souffrent dans leur chair comme de bons esclaves rebelles, sur qui, les mesures les plus sévères pleuvent à tout moment.
Néanmoins, il y a les dirigeants de cette première catégorie d’insoumis qui se distinguent de leur insoumission à l’esclavage et à la colonisation, en vivant de façon intègre, doublée d’une bonne gouvernance comme le fit Thomas Sankara pour ne citer que lui.
La deuxième catégorie de ce deuxième groupe est composé de ces dirigeants non soumis à l’occident, qui tout en manifestant leur volonté de se libérer de l’impérialisme occidentale, s’enrichissent sur le dos du peuple parallèlement au combat de libération.
Malgré ce combat noble face à l’occident, les caisses de l’état sont tout de même abusées par ceux-ci.
Ce groupe est beaucoup plus complexe car il peut dans le même temps être soutenu pour son idéal de souveraineté, et se faire combattre pour sa cupidité, voire sa mauvaise gouvernance. La possibilité de supporter ce groupe d’un pied et de s’en plaindre d’un autre pied est assez grande. Cette situation de fait sied bien à la phrase de Feu Balla Kéita selon laquelle: «Un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors…» Avait-il raison? Avait-il tort? La vérité est relative, et donc je ne saurai la détenir pour l’imposer ici.
En dépit des traitements différents à leur infligé par les occidentaux, nos leaders politiques soumis comme non soumis ont tous, à quelques exceptions près la possibilité et la manie de se servir des caisses de l’Etat, se transformer en milliardaires à une vitesse vertigineuse et d’envoyer leurs enfants en Occident pour leurs études dans les meilleurs conditions crées par ces occidentaux au détriment des systèmes éducatifs dans leur pays respectifs.
B- Le peuple d’Afrique
Dans tout ce contexte politique “occidentafricain” ou de révolution Africaine, le peuple Africain est bien celui-là même qui souffre à tout moment, que ce soit sous un régime de président soumis, comme sous un régime de président non-soumis. Que ce soit avec un pays qui veut sa souveraineté ou un pays qui se plait dans l’esclavage.
Quel est donc le combat qui s’impose à nous, peuple d’Afrique?
NB 1: Notre Indépendance

Une grande victoire du combat du Président Laurent Gbagbo est d’avoir éveillé la conscience ivoirienne en particulier et Africaine en général en nous informant que l’indépendance (politique comme économique) de l’Afrique n’est pas encore acquise…
L’autre victoire sera de parachever ce combat jusqu’à conquérir cette Indépendance pleine et entière car n’être à la charge de personne doit être notre devise désormais en Afrique.
Pendant 50 ans l’information que nous ne sommes pas indépendant a été camouflée. En 1960, sur conseil du général Charles de Gaule, la France a fait semblant de donner l’Indépendance à la Côte d’Ivoire. Elle nous a fait croire que nous sommes indépendants… À l’inverse, la Côte d’Ivoire a fait semblant d’être indépendante… Depuis 1960 donc, nous vivons dans le mensonge et, de mensonge en mensonge, nous sommes devenus un peuple mythomane et perdu. Perdu sur son propre sol… Un peuple où les uns et les autres se plaisent dans les titres vides, soi-disant un peuple souverain dont la décision du Conseil Constitutionnel est contestée par une soi-disant communauté internationale…
NB 2: Le combat de Souveraineté
Pour ma part, le combat de souveraineté est un combat non négociable. Nous devons le mener et nous devons le gagner tôt ou tard. Il le faut !
Ceci étant, le combat de souveraineté ne peut se gagner avec un peuple non éduqué;
Le combat de souveraineté ne peut se gagner avec un peuple qui a faim;
Le combat de souveraineté ne peut se gagner avec un peuple qui ne peut se soigner;
le combat de souveraineté ne peut se gagner avec un peuple qui craint de se faire tuer par le politicien de la gauche comme le politicien de la droite;
Le combat de souveraineté ne peut se gagner dans une politique de copinage ou des affinités tribales;
Le combat de souveraineté ne peut se gagner dans les stratégies festives et populiste, même là où le sérieux s’impose;
Le combat de souveraineté ne peut se gagner dans les appréciations et jugements sélectifs, fondés en grande partie sur la mauvaise foi, la méchanceté gratuite et la philosophie tribaliste.
Et pourtant nous devons gagner le combat de souveraineté…
Que devons nous faire donc?
Nous devons avoir des stratégies constructives à court, à moyen et à long terme.
Il faut Eduquer le peuple, lui donner la possibilité de se nourrir et se soigner et non les moyens de s’entretuer. Il faut redonner à ce peuple sa sérénité, sa sécurité et sa quiétude.
Toute la côte d’Ivoire ne peut fuir pour se refugier au Ghana, au Togo, au Benin, au Liberia et j’en passe. Il faut compter avec cette partie du peuple qui veut bien fuir “l’Imposture pouvoirisée” mais qui ne peut pas. D’ailleurs, ceux qui ont réussi à se refugier hors de la Côte d’Ivoire y sont malgré eux et doivent survivre. Ainsi, les survivants de la guerre de la France contre la souveraineté Ivoirienne, réfugiés en Côte d’Ivoire ou réfugies ailleurs doivent continuer de vivre.

Mais comment?

Chacun de nous doit contribuer à cela. Nous sommes face à une réalité complexe, et notre sens d’être humain nous demande de savoir résoudre les problèmes mêmes les plus complexes de la vie.
NB 3: La bonne gouvernance:

N’étant ni politicienne, ni politologue, je ne saurai juger ici la bonne gouvernance des différents régimes qui se sont succédés en Côte d’Ivoire (Houphouët, Bedié, Guéi et Gbagbo). D’ailleurs pour le faire, il faut définir les paramètres et variables de Bonne Gouvernance et analyser chacun de ces régimes en fonction de ces paramètres et variables. Une telle analyse n’est pas la priorité du moment à mon avis.
Néanmoins, je peux apprécier les faits, l’Infrastructure, le système éducatif, l’environnement, la corruption, le chômage, la politique intérieure comme extérieure, le combat de libération totale……
Le fait principal à apprécier aujourd’hui pour ma part est la situation de vie que le peuple de côte d’Ivoire a connue les 20 dernières années, par la faute de TOUS:
1: la politique de “ce pays, si je ne le gouverne pas, je le rendrai ingouvernable…”
2: la politique d’immaturité qui fait qu’on ne prend pas une telle phrase au sérieux, en faire un débat national pour mieux comprendre les pour et les contres;
3: la politique du caméléon et du manque de conséquence de tous: le matin on prend Ouattara pour un étranger, à midi on s’associe à lui pour combattre un ennemi commun, l’après-midi, on lance un mandat d’arrêt contre lui ou alors on l’aide à combattre le nationalisme Ivoirien appelé « Ivoirité », le soir on lui fait plaisir en fêtant avec ses rebelles et en le récompensant avec la naturalisation Ivoirienne, et en pleine nuit, on est surpris qu’il a rendu le pays ingouvernable pour les autres pour pouvoir le gouverner lui-même enfin!
Et tout ceci dans un contexte de Mensonge, d’Hypocrisie, de Mauvaise foi, de Méchanceté gratuite, de Légèreté, de Tribalisme, de Favoritisme, de Corruption de part et d’autre, de l’est à l’ouest, du nord au sud en passant par le centre…
Pendant tout ce temps, le peuple ivoirien a souffert, a été tué, brulé et continue de souffrir… L’école Ivoirienne, avenir du pays est dans un état qui ressemble à un cauchemar… C’est bien le résultat de 30 années de mépris envers ce système éducatif que certaines personnes essaieraient de mettre de manière sélective et malhonnête à l’actif des 5 ou 10 dernières années. (Je préfère ne pas revenir dessus, mais je demande aux uns et aux autres de retrouver mes ” cri de cœurs acte 1 et acte 2″ sur google écrits en Mai – juin 2010, pour se rafraichir la mémoire).
Le taux de chômage est digne d’un Etat rendu ingouvernable comme promis… les routes qui succombent sous le poids de grosses cylindrés fabriquées spécialement pour les autoroutes des Etats-Unis.
La mort par-ci, la mort par-là…
Les survivants quant à eux doivent survivre pour que les combats du pain quotidien, de la souveraineté et aussi de la bonne gouvernance soient une réalité un jour. Pour songer gagner ces combats qui s’imposent à nous, il faut bien qu’il y ait des survivants…
La réconciliation:
Le mot réconciliation est si noble et si divin… Néanmoins il ne sert à rien de l’utiliser hors de son contexte ou alors dans un contexte malsain et malpropre…
Dans cette course de prise de pouvoir Ivoirien « par tous les moyens », je me demande bien parfois, qui sont ceux qui sont en conflit pour qu’on parle de réconciliation? Quel sont les groupe en conflit qui par conséquent ont besoin de se réconcilier? Pourquoi? Quel est le problème? Quel est l’origine du problème?
Un 19 Septembre 2002, des rebelles sortent des broussailles du Burkina Faso, habillés presque dans les mêmes trellis que l’armée française et se sont mis à tuer les Ivoiriens après un coup d’Etat manqué contre le Pouvoir du Président Gbagbo. Que s’est-il passé avant le 19 Septembre 2002 pour que la solution soit ces tueries engendrées par la rébellion de Ouattara et de Soro Guillaume ?
Les années sont passées, la France et ses alliés ont fini par aider Ouattara et ses rebelles à prendre enfin le fauteuil présidentiel tant recherché « par tous les moyens… »
Depuis le 11 Avril 2011 donc, la France a réussi à capturer le Président Gbagbo pour pouvoir installer Ouattara, le représentant de la France et de leurs alliés en Côte d’Ivoire. Ouattara et ses hommes sont au pouvoir enfin par la voie de la fameuse philosophie ” de la prise du pouvoir par tous les moyens”. ( les animaux et les hommes ont été sacrifiés, les armes africaines et occidentales on sévi pour que Satan jubile enfin victoire… Quoi de plus normal, puisque nous sommes sur terre où Satan est roi!)
Qu’on soit d’accord avec cette manière atroce d’accéder au pouvoir ou pas c’est cela la réalité pour le moment.
S’il y a donc une réconciliation à faire, c’est bien entre Ouattara et le Président Laurent Gbagbo que cela doit se faire, puisque c’est contre le Pouvoir du Président Laurent Gbagbo que Ouattara et ses amis ont œuvré ces 10 dernières années.
Il est vrai que le peuple de Côte d’Ivoire a subit du tort, mais n’est pour autant pas en conflit dans le contexte-ci. Que ces politiciens ne déplacent pas le débat pour faire croire au peuple que c’est lui qui est en conflit, d’où le besoin de réconciliation.
Autant Ouattara et ses amis se sont réconciliés avec le Président Bedié (à la suite des épisodes de la prise de pouvoir après le décès du Président Houphouët, du coup d’Etat contre Bédié, du mandat d’arrêt contre Ouattara et du lancement de l’Ivoirité…), autant ils doivent pouvoir se réconcilier avec le Président Gbagbo, sans faire croire au peuple que c’est lui qui est en conflit, d’où le besoin de se réconcilier.
Soit Ouattara rejoint Gbagbo en prison pour faire une réconciliation de prisonniers, soit il libère Gbagbo pour faire une réconciliation d’hommes étant libres.
Le peuple quant à lui veut être gouverné vivant, non égorgé, non brulé, non fusillé, non massacré et pas « par tous les moyens…»
On ne fait pas de réconciliation avec des gens qu’on traque, qu’on tue, qu’on emprisonne, qu’on déshabille aux yeux du monde parce qu’on a la force impérialiste avec soi… Une telle réconciliation n’est que moquerie pour soi-même et moquerie pour les autres…
Le peuple Ivoirien n’a jamais eu de problème, n’a jamais fait de guerre civile et ne fera pas sienne la guerre de prise de pouvoir « par tous les moyens » de Ouattara et ses amis Sénégalais, Burkinabé, français, Américains, Onusien, du FMI et j’en passe.
Pourquoi venir se moquer d’un tel peuple en parlant de réconciliation pour une guerre de fauteuil présidentiel Ouattara-Gbagbo qui n’est autre qu’une guerre Occident-Afrique?
S’il y a besoin de réconciliation, c’est bien la réconciliation Occident-Afrique!
En effet, l’occident doit nous dire pourquoi l’Afrique est abusé de la sorte et les Africains doivent pouvoir faire comprendre à l’occident qu’ils sont d’accord ou pas de leur traitement. Voilà la Réconciliation qui s’impose. Le reste, c’est bien continuer de profiter de l’ignorance pour distraire la galerie Ivoirienne en particulier et africaine en général.
Voyez-vous ? Pour un problème de fauteuil présidentiel entre Ouattara et Gbagbo ou Occident-Afrique, on n’appelle pas le peuple Ivoirien pour dire vient te réconcilier!
Le jour Ouattara et Gbagbo vont se réconcilier, les partisans de Ouattara suivront leur leader dans cette réconciliation et les partisans de Gbagbo suivront Gbagbo dans cette réconciliation… Les autres apprécieront.
Si Ouattara a réussi avec ses amis à travers le monde à arracher le pouvoir à Laurent Gbagbo et à le jeter en prison pour la deuxième fois, c’est que le problème entre Ouattara et Laurent Gbagbo n’est pas terminé. On ne se réconcilie pas avec une telle personne en son absence, incarcérée parce que ayant choisi de respecter la décision du conseil constitutionnel de son pays. Cette même personne qu’on a jetée hier en prison et qu’on jette en prison aujourd’hui bien qu’on ait reçu sa naturalisation ivoirienne grâce elle… et faire croire au peuple que c’est lui qui a besoin de réconciliation, ce n’est pas juste!
Ce n’est pas le peuple Ivoirien qui s’est soulevé un matin pour faire une rébellion et s’entretuer!
Par contre, tous ceux qui ont tué depuis le 19 Septembre 2002 jusqu’ aujourd’hui peuvent chercher à faire la Paix avec ceux qu’ils ont tués. Nous sommes Africains et nous communiquons avec nos morts. Demandez donc pardon à tous ceux que vous avez tués et s’ils acceptent vos pardons, vous vous seriez ainsi réconciliés avec les morts, vos nombreuses victimes.
Une fois réconciliés avec les morts, réconciliez-vous aussi avec les survivants emprisonnés. Après quoi, les survivants en liberté conditionnée sauront vous apprécier.
Pour les familles et autres proches des victimes, que les uns et les autres qui savent qu’ils ont tué se repentissent et demandent pardon aux uns et aux autres. Ceux qui sont prêts à pardonner, pardonneront. Ceux qui ne sont pas prêts à pardonner ne pardonneront pas et il faut créer les conditions d’un éventuel pardon. La solution ne serait pas de continuer de les tuer pour les obliger à pardonner ou à se réconcilier…
Réconciliez-vous aussi avec vos consciences puisque chacun en a une, pour vos actes posés pendant ces 20 dernières années et mêmes les années d’avant dans vos politiques respectives, et le reste se fera avec le bon sens des uns et des autres.
Que chacun assume pleinement sa part de responsabilité afin que la lutte pour la bonne gouvernance d’une part et la lutte contre l’impérialisme d’autre part continuent de se faire si possible dans la complémentarité un jour…
A la place de réconciliation, je dirais plutôt arrêtez les TUERIE, l’épuration ethnique, la chasse à l’homme, le mensonge, la malhonnêteté, la haine et la mauvaise foi… Ce n’est pas de cette manière qu’on parvient à se faire aimer par un peuple.
On ne se fait pas passer pour juste quand on est conscient qu’on est un tueur et un assassin!
On ne se fait pas passer pour juge quand on est conscient qu’on est celui-là même qui doit être jugé!
On ne se fait pas passer pour victime, quand on est conscient qu’on est l’agresseur!
On ne se moque pas de tout un peuple quand on est conscient qu’on a rendu ce peuple meurtri!
Le besoin immédiat de mon peuple :
• Arrêtez les Tuerie et la Violence dont vous seuls détenez le secret! (accordez-moi ici l’espoir que la répétition vous aidera à comprendre.)
• Eradiquez la pauvreté en Côte d’Ivoire;
• Redonnez l’école instrutive et constructive aux ivoiriens;
• Redonnez la possibilité aux Ivoiriens de se soigner;
• Faites en sorte qu’il n’y ait plus d’enfants qui trainent dans les rues;
• Créez du travail et les conditions qui favorisent le travail;
Cela pourrait peut-être soulager des cœurs meurtris de se voir pris en captivité par la force de l’imposture…
Il est inacceptable de vivre ce fait que la France et ses alliés nous ramènent à l’ère avant la pseudo “Indépendance”, mais c’est là où nous sommes aujourd’hui et il faut sauver ce qui peut être sauvé…
Dieu dans tout cela:
«Nous savons du reste, que Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein…» (Romain 8:28)
Les décisions les plus inhumaines contre la Côte d’Ivoire afin de réussir le coup d’Etat international ont été prises à New York, au siège de la fameuse ONU qui a donné son ok à la France d’appliquer son droit colonial sur la Côte d’Ivoire, en complicité avec le FMI… EMBARGO SUR LES MEDICAMMENTS, fermeture des banques en Côte d’Ivoire pour affamer les Ivoiriens afin de pourvoir installer l’homme qui fait l’affaire de l’occident… Une fois New York donne son ok, tous les perroquets de l’Europe d’Afrique et d’ailleurs répètent en cœur ou à tour de rôle, au grand bonheur de Satan… C’est pour quoi, Dieu à son tour commencera à New York, parmi les décideurs du monde… Suivez mon regard.
(Pour la petite anecdote, je crois avoir entendu un jour Mr Dominique Strauss-Kahn dire dans une interview que «le Président Gbagbo est infréquentable et cherche les femmes partout…» Aujourd’hui le temps révèle que lui ne cherchant pas les femmes partout mais les force dans les hôtels… Entre deux avions, le plaisir sexuel d’une negresse est au menu afin d’avoir la force de développer son mépris pour les Africains qui ont compris le jeu diabolique occidental. C’est donc lui le « fréquentable » Dominique qui aujourd’hui se fait arrêter, menotter pour agression sexuelle dans un hôtel selon l’actualité. Comme quoi, entre «chercher les femmes partout» et «forcer les femmes dans les hôtels», seul Dieu maîtrise le destin de chacun…
Continuons de faire confiance à Dieu en toute circonstance, même quand on a l’impression qu’on n’y comprend rien.
«Heureuse la nation dont l’Eternel est Dieu…» (Psaume 33:12). Si nous avons choisi sincèrement l’Eternel comme notre Dieu, si notre Nation l’a fait, alors nous serons heureux car tout ce qui se passe aujourd’hui va concourir à notre bien selon le plan de Dieu.
On me demandera comment?
Eh bien! Les voies de Dieu sont insondables, mais le temps nous en dira plus, et comme le Président Gbagbo aime bien le dire, le TEMPS EST L’AUTRE NOM DE DIEU… L’Humiliation de la Côte d’Ivoire déterminera l’Humiliation des ennemis de la Côte d’Ivoire… Suivez mon regard. Continuons donc de prier ce Dieu car il sait mieux que nous et n’a pas encore dit son dernier mot…
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Copenhague, le 21 Mai 2011
Rosalie Kouamé «Roska»
Ingénieur en Management & Strategy Development
Activiste de la Paix, des Droits de l’Homme, de l’Education, de la Culture, de Jésus et des lois Divines
Présidente Fondatrice – Fondation Roska
roska_net@hotmail.com roska_net@yahoo.com