mercredi 17 juillet 2013

Menace de guerre entre la Tanzanie et le Rwanda





Il suffit en effet de bien tourner les regards vers l’Est de la RDC d’où nous viennent tant de malheurs depuis 1996 pour constater que la roue de l’histoire continue de tourner, mais cette fois-ci, en notre faveur et contre ceux-là qui ont juré la mort du peuple congolais. 

Cette exhortation du leader de l’APARECO à scruter l’horizon de notre combat pour y lire le signe des temps n’est pas sans raison. Les choses qui se passent maintenant à l’Est de la RDC chez nos agresseurs rwandais et ougandais méritent toute notre attention car elles nous révèlent le sens de l’évolution des événements dans notre région des Grands Lacs.

 SULTANI MAKENGA serait-il mort ?

 Des sources crédibles très proches de Yoweri Museveni nous le confirment sous le sceau de la confidentialité. Le chef militaire du M23 grièvement blessé dans une embuscade des Mai-Mai avait été transporté d’urgence à Nsambia Hospital à Kampala en Ouganda dans un premier temps, avant d’être ensuite transféré, «pour des raisons de sécurité», dans un autre hôpital dont le nom et le lieu ont été tenus secrets.

 Mais l’homme n’aurait pas survécu à ses blessures et serait déjà mort depuis quelques jours après son hospitalisation. Cependant, sa mort n’a pas encore été annoncée parce qu’elle est décrétée «secret-défense» jusqu’à nouvel ordre sur décision des deux présidents ougandais et rwandais. 

Le temps pour ces faiseurs de guerre en RDC de combler le vide créé par cette disparition inopinée. Et selon les mêmes sources, la décision de Paul Kagamé de recourir de nouveau à Nkunda Batware et de le remettre rapidement sur les rails dans le Kivu en RDC viserait justement à combler ce vide. 

Toutefois, cette décision ne plairait pas beaucoup à l’ougandais Yoweri Museveni qui n’a pas de main mise sur cet «ancien prisonnier» qui revient aux affaires. 

Quelle sera sa réplique pour ne pas perdre la main? 

Va-t-il créer «sa rébellion» comme en 1998 ? 

La forte tension enregistrée ces derniers jours à la frontière de l’Ouganda avec la RDC nous apportera certainement d’autres surprises. Mais n’oublions pas que Museveni fait face à une forte montée d’opposition interne des officiers de son armée qui n’acceptent pas ses manœuvres visant à préparer son fils à sa succession.

Mise en garde de la Tanzanie contre le Rwanda qui la menace de guerre

Depuis que le président tanzanien Jakaya Kikwete a jeté le pavé dans la marre en demandant aux dirigeants politiques rwandais et ougandais de régler d’abord leurs conflits internes qui constituent l’un des prétextes utilisés principalement pour envoyer leurs troupes en RDC, Paul Kagamé ne décolère plus. 

Le dictateur rwandais a compris que par cette déclaration son homologue et ancien allié tanzanien venait d’ouvrir la boîte de pandore. Le chef d’état tanzanien venait ainsi de mettre le doigt dans la plaie. Là où ça fait très mal. D’autant plus que cette déclaration a vite fait des émules. Et pas des moindres!

Depuis lors, le maître de Kigali a littéralement craqué et perdu son flegme légendaire. Il s’est lancé dans les injures et des menaces publics, en des termes crus et irrévérencieux vis-à-vis de son homologue tanzanien. Chassez le naturel dit-on, et il revient au galop! 

Devant un rassemblement de jeunesse appelée «Youth Konnect» qu’il a rencontrée le 30 juin dernier en compagnie de son épouse Janet Kagamé, le président rwandais a eu des mots violents et menaçants à l’égard de Jakaya Kikwete : « Cet homme a toujours été du côté des Interahamwe et des FDLR, et maintenant il ose nous demander de dialoguer ?», a-t-il lancé avant de conclure après une longue diatribe où il l’a traité d’«inculte»: «je t’attendrai un jour quelque part et je vais te prouver ce dont je suis capable. Je vais te frapper! Je ne perdrai pas mon temps pour te répondre. Il y a des endroits où tu ne sauras pas échapper». 

Incroyable ! Pourtant, ces propos on ne peut plus belliqueux et indignes d’un chef d’état, ont été abondamment relayés par les médias rwandais jusqu’aux confins des villages les plus reculés du pays des mille collines. 

Les ministres rwandais et certains autres proches de Kagamé lui ont emboîté le pas, rivalisant d’injures à l’endroit du président tanzanien à travers la presse rwandaise. Ils l’ont traité de tous les noms d’oiseaux et animaux sauvages.

Mais Kagamé et ses ministres ont oublié une réalité essentielle qu’ils apprendront à leurs dépens: la Tanzanie n’est pas sous l’occupation rwandaise comme la RDC, et Jakaya Kikwete n’est pas non plus le proconsul rwandais à Dar-Es-Salaam comme l’est Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila à Kinshasa

Ainsi, la réaction des tanzaniens ne s’est pas fait attendre. Du coup, toute la presse tanzanienne est montée au créneau pour fustiger l’arrogance et l’impertinence de Kagamé, tandis que le porte-parole du ministère des affaires étrangères du gouvernement tanzanien, Monsieur Mkumbwa Ally, dans un entretien avec le journal tanzanien Tanzania Daima le jeudi 11 juin dernier, a lancé un sévère avertissement au Rwanda, le conseillant vivement d’abandonner ses rêves délirants d’attaquer militairement la Tanzanie. 

Car «la Tanzanie ripostera avec force au point de détruire complètement le petit Rwanda…! » (sic) 

Voilà comment réagit un pays souverain! Et comme pour narguer encore bien Kagamé et son gouvernement, le porte-parole du gouvernement tanzanien a réitéré la position de son Président en précisant qu’il est clair que cette guerre à l’Est de la RDC ne prendra jamais fin tant que l’Ouganda et le Rwanda ne feront pas d’effort pour s’entendre au préalable avec leurs opposants respectifs à l’intérieur de leurs propres pays. Position que le leader de l’APARECO a régulièrement défendu depuis le début  de cette guerre en 1996! .

« L’arrogance précède la chute … »

La réaction hystérique de Paul Kagamé qui frise l’allergie vis-à-vis de la démarche du président tanzanien déclenchée lors de la rencontre d’Addis-Abeba n’est pas un fait du hasard. Cette attitude étrange des rwandais s’explique par l’existence d’un contentieux entre les deux pays. 

Depuis l’époque coloniale dans les années 1950, la Tanzanie, comme la République Démocratique du Congo, a été elle aussi une terre d’asile pour les milliers de refugiés tutsi rwandais dont la grande majorité avait acquis la nationalité tanzanienne au fil du temps. 

Mais lorsque les autorités tanzaniennes ont découvert le plan secret de la déstabilisation des institutions tanzaniennes par des «tutsis tanzaniens» qui avaient déjà infiltré massivement les instituions et l’armée tanzaniennes, elles ont fermement pris la décision d’expulser tous les tutsis rwandais concernés, malgré leur nationalité tanzanienne d’adoption, et malgré la pression de la communauté internationale. 

 Paul Kagame

Paul Kagamé et les siens n’ont jamais pardonné ce geste à la Tanzanie. D’où leur explosion de colère contre la démarche du président Kikwete qu’ils considèrent comme une pure provocation.

Car à leurs yeux, la récente déclaration du président tanzanien apparaît comme une deuxième attaque du plan rwandais en RDC, après avoir mis en échec le plan rwandais en Tanzanie. C’est donc une goutte d’eau de trop!

Mais la réaction brutale et maladroite de Kagamé risque d’avoir pour effet le durcissement et la radicalisation de la position de la Tanzanie dans la crise qui endeuille toute la région des Grands Lacs africains.

La Tanzanie sait que dans le plan expansionniste de l’Empire des Volcans, si la RDC tombe, la Tanzanie sera la prochaine victime sur la liste. Ce sentiment semble gagner la grande majorité de la classe politique tanzanienne. 

Et l’arrogance des rwandais a beaucoup contribué à cette prise de conscience collective. Il appartient à la classe politique congolaise d’en tirer toutes les leçons, si elle en est encore capable.

Mais pour les patriotes résistants congolais, ce revirement de la Tanzanie est plus qu’un simple message. C’est la roue de l’histoire qui tourne en faveur de notre combat.

 
Jakaya Kikwete

Les défections que nous enregistrons dans le cercle restreint de Paul Kagamé avec le lot des révélations qui s’en suivent, les levées de boucliers de plus en plus fortes au sein de l’armée ougandaise, les tensions et les divergences de plus en plus grandes entre Kagamé et Museveni dues aux conflits d’intérêts et aux rivalités entre eux sont autant d’éléments qui annoncent un retournement de la situation à l’horizon. 

Nous devons saisir la balle au bond et orienter le cours de l’histoire en faveur de notre combat. Les petits détails des événements de la vie ont bouleversé toute l’histoire du monde chaque fois que les hommes ont su lire le signe des temps et se saisir du pan de leur destin.

 Paris, le 17 Juillet 2013
 Candide OKEKE
 L’ŒIL DU PATRIOTE

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