vendredi 28 février 2014

Kamerhe est devenu un souci pour J. Kabila

le vendredi 28 février 2014


Ph. Dr. Tiers PAUL MULAN

Les dernières consultations entre Joseph Kabila et les chefs des partis politiques de la majorité commencent à livrer leurs secrets. 

Selon des sources très proches du bureau politique de la MP -Majorité présidentielle- Kabila a surpris ses interlocuteurs qu’il a reçus, il y a plus d’une semaine, à la ferme présidentielle, à Kingakati.

Ces derniers s’attendaient à des discussions sur les questions de l’heure -notamment la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale. Grande a été leur surprise que le maître des céans circonscrive l’entretien à deux questions uniquement: 


“Que pensez- vous de Vital Kamerhe et comment voyez-vous 2016”. 

Pour qui cherche à percer les desseins de Kabila, le menu de ses dernières discussions avec ses alliés paraissait assez révélateurs des soucis qui le rongent le plus en ce moment. 

Tant qu’il n’y avait aucune sérieuse menace en face avec le silence accommodant d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba -qui pourra toujours surprendre- pour le régime, l’un ou l’autre schéma était envisageable. Même un passage en force. Maintenant que Kamerhe donne de la consistance à l’alternance, l’horizon s’obscurcit pour 2016.

Du coup, il faut réfléchir pour anticiper là où le régime avait longtemps pris les Concertations nationales pour une panacée. Aux deux questions de Kabila, les réponses ont convergé pour charger Augustin Matata Ponyo de tous les péchés d’Israël. 


Les uns et les autres ont fait le constat d’une certaine passivité dans les rangs de la majorité. Passivité délibérée qui selon eux a laissé le champ libre à Kamerhe pour se rendre presque maître de l’espace public ces dernières semaines. 

Et la cause de cette passivité? “Le Premier ministre Matata Ponyo n’est pas politique”, ont répondu quasiment en choeur les hôtes de l’autorité morale de la majorité. La solution est donc à leurs yeux un nouveau “Premier ministre politique”.

Pour ne pas dire un nouveau “Premier ministre prebendier” de qui recevoir des fonds à tour de bras sous prétexte d’actions politiques à entreprendre pour la pérennisation du régime. 


Qu’est-ce qu’il y a à voir avec un “Premier ministre politique” alors qu’il s’agit de lever des options sur la survie du régime. 

C’est d’abord à Joseph Kabila de se prononcer clairement et non pas recourir à un langage sybillin du genre “Je serai le premier Président de la RD-Congo à procéder à la remise-reprise avec son successeur”.

Ou il n’est pas candidat ou il s’inscrit dans une logique d’advienne qui pourra. A partir de là, chacun pourra se déterminer s’il est disposé à embarquer à bord du navire ivre avec Kabila aux commandes.


 Kabila qui pose la question en sait plus que tout le monde. Il sait qu’il joue avant tout son propre avenir et que le feedback qu’il reçoit de la communauté internationale préfigure un retour des flammes si jamais il ose. 

Dites-lui la vérité messieurs de la majorité, plutôt que de le conduire à la perte comme les Mobutistes l’ont fait au Maréchal Mobutu. 

Ils ont très vite tourné casaque pour rallier le kabilisme, les Mokolo, Kengo, Nkanga, Mabi Mulumba... Vital Kamerhe et Joseph Kabila. 

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